Avec 200 milliards d’euros d’encours atteints en 2024, l’épargne salariale connaît un essor sans précédent en France. Plans d’épargne entreprise (PEE), PERCOL, intéressement et participation séduisent chaque année davantage de salariés, encouragés par des avantages fiscaux, une fiscalité douce, et une souplesse de gestion. Cette semaine, consacrée à l’épargne salariale, met en lumière l’attractivité d’un dispositif qui touche désormais plus de 13 millions d’actifs.
Mais derrière cet engouement, des voix s’élèvent pour dénoncer certaines pratiques opaques. L’ONG Reclaim Finance alerte sur le « greenwashing » de certains fonds d’épargne salariale dits « responsables ». Selon son enquête, des acteurs comme Crédit Agricole et Société Générale proposent des fonds prétendument verts qui investissent pourtant dans des entreprises actives dans l’expansion pétrolière et gazière, comme TotalEnergies ou Eni.
Ces contradictions soulèvent des inquiétudes quant à la transparence des placements. Des fonds étiquetés « climatiques » ou « durables » peuvent en réalité soutenir le développement de nouveaux champs fossiles. Un paradoxe qui, selon Julie Sansoucy, chargée de campagne à Reclaim Finance, empêche les salariés de faire des choix éclairés pour une épargne véritablement alignée avec la transition écologique.
Alors que l’épargne salariale est appelée à jouer un rôle central dans le financement de l’économie, l’enjeu devient double : renforcer l’accès à ces dispositifs… tout en exigeant des garanties sur la destination des fonds.