Ségolène Royal se dit prête pour Matignon et plaide pour un gouvernement d’union nationale

Dans un contexte politique marqué par l’incertitude et les tensions au sein de l’Assemblée nationale, l’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a créé la surprise en se déclarant « disponible » pour prendre la tête du gouvernement. Invitée jeudi soir sur LCI, celle qui fut finaliste de l’élection présidentielle de 2007 a affirmé ne pas être « candidate » au poste de Premier ministre, soulignant qu’il n’y a pas « d’ouverture de candidature » pour cette fonction. Cependant, elle a exprimé son désir de « constituer un gouvernement d’union républicaine », une proposition visant à rassembler au-delà des clivages politiques traditionnels.

Royal, qui n’occupe actuellement aucun mandat électif ou responsabilité dans la société civile, a néanmoins esquissé une feuille de route en ligne avec ses engagements passés. Elle propose de concentrer l’action gouvernementale sur trois priorités : « l’ordre juste » dans les domaines économique, social, écologique et sécuritaire ; l’avenir des jeunes ; et le rétablissement des comptes publics. Ce programme rappelle les thèmes qui avaient marqué sa campagne présidentielle il y a dix-huit ans, une période où elle avait su capter l’attention d’une large partie de l’électorat.

Lors de son intervention, Royal n’a pas fermé la porte à une éventuelle participation au gouvernement, même en tant que simple ministre, si elle n’était pas choisie pour Matignon. « La question ne se pose pas pour l’instant », a-t-elle tempéré, tout en réaffirmant sa disponibilité pour toute mission que le président Emmanuel Macron jugerait appropriée. Elle a également reconnu que Macron « a peut-être déjà choisi » la personne qu’il souhaite nommer à ce poste stratégique.

Le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, est souvent évoqué pour succéder à Gabriel Attal, mais Royal a émis des réserves à son égard. Selon elle, Cazeneuve s’est déjà positionné en vue de la prochaine élection présidentielle, ce qui pourrait nuire à l’objectivité nécessaire à la fonction de Premier ministre. « Tout candidat à Matignon ne doit pas être candidat à la présidentielle, car cela fait faire des erreurs. On passe du “je” au “nous”, alors que l’élection présidentielle, c’est le “je” », a-t-elle expliqué. Royal s’est d’ailleurs engagée, si elle devenait Premier ministre, à ne pas briguer l’Élysée en 2027, estimant que les ambitions personnelles exacerbent les divisions au sein des partis politiques.

En se déclarant prête à prendre les rênes du gouvernement, Ségolène Royal s’inscrit dans un contexte où Emmanuel Macron cherche à bâtir une coalition susceptible de stabiliser l’exécutif. Son offre de service témoigne de son ambition de rester une figure influente dans la vie politique française, tout en se positionnant comme une solution de consensus à un moment où les équilibres politiques sont plus fragiles que jamais.