Michel Barnier, Premier ministre, entame une semaine décisive et périlleuse pour son gouvernement. Lundi, l’Assemblée nationale doit se prononcer sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), une étape cruciale qui pourrait être marquée par une motion de censure déposée conjointement par la gauche et le Rassemblement national (RN).
Un appel à la négociation
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exhorté le gouvernement à dialoguer davantage avec les différents groupes parlementaires. « L’Assemblée nationale est le reflet de la volonté du peuple français. Il est encore temps de négocier », a-t-elle déclaré sur Radio J, tout en soulignant que les discussions devraient davantage se concentrer sur le budget de l’État, actuellement débattu au Sénat.
En ce qui concerne le PLFSS, elle estime que Michel Barnier doit soumettre aux députés le texte adopté par la commission mixte paritaire, validé mercredi dernier par des représentants de l’Assemblée et du Sénat.
La survie du gouvernement repose en partie sur le Rassemblement national et sa cheffe, Marine Le Pen, qui réclament des modifications au texte. En particulier, le RN s’oppose à la désindexation partielle des retraites et demande au gouvernement de revenir sur cette mesure jugée « inacceptable ».
Les socialistes en position clé
Yaël Braun-Pivet a également interpellé les socialistes, dont le rôle pourrait se révéler déterminant. « Si les socialistes ne votent pas la censure, le gouvernement ne tombe pas. Il est donc faux de dire que la survie du gouvernement repose uniquement sur le Rassemblement national », a-t-elle insisté.
La menace du 49.3
Pour éviter un rejet du texte, Michel Barnier pourrait avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un projet de loi sans vote. Toutefois, cette option exposerait le gouvernement à une motion de censure, qui nécessiterait l’appui de 289 députés pour être adoptée, entraînant ainsi la chute du gouvernement.
Outre le PLFSS, deux autres textes budgétaires sont actuellement en discussion : le budget de l’État pour 2025 et le projet de loi de fin de gestion. Ces débats placent le gouvernement dans une position délicate, où chaque décision pourrait avoir des répercussions majeures sur sa stabilité.