Ce lundi 6 janvier s’ouvre à Paris un procès retentissant dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Aux côtés de l’ancien président, douze prévenus, dont d’ex-hauts responsables comme Claude Guéant et Brice Hortefeux, feront face à des accusations de corruption, financement illégal de campagne, recel de détournement de fonds publics et association de malfaiteurs. Le procès, prévu jusqu’en avril, constitue un épisode clé de la saga judiciaire de l’ancien chef de l’État.
Selon l’accusation, un « pacte corruptif » aurait été scellé en 2005 entre Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Des fonds, évalués à plusieurs millions d’euros, auraient été versés par le régime libyen via des intermédiaires, notamment Ziad Takieddine, en échange de services politiques et économiques après l’élection de 2007. Des carnets, relevés bancaires et témoignages recueillis dans l’entourage de Kadhafi soutiendraient cette thèse.
La défense de Nicolas Sarkozy réfute avec vigueur ces accusations, les qualifiant de « fantasmes » et soulignant l’absence de preuves irréfutables. Parmi les zones d’ombre : des circuits d’argent difficilement traçables, des témoignages contradictoires et des montants flous. L’ancien président affirme n’avoir jamais reçu de financement illégal et dénonce une vengeance politique du clan Kadhafi, destitué en 2011 sous l’impulsion de Paris.
Claude Guéant, collaborateur proche de Sarkozy, pourrait jouer un rôle clé. Déjà condamné dans d’autres affaires, il est soupçonné de transactions douteuses, dont la vente controversée de tableaux flamands. Sa coopération ou son silence pourrait influencer le cours du procès.
L’affaire s’inscrit dans un contexte judiciaire complexe pour Nicolas Sarkozy, condamné récemment dans l’affaire des écoutes et dans le dossier Bygmalion sur le dépassement des frais de campagne en 2012. Ce procès pourrait aggraver ses démêlés judiciaires, avec une peine encourue allant jusqu’à 10 ans de prison.
Le tribunal correctionnel de Paris devra trancher sur les responsabilités de chacun dans une affaire aux multiples ramifications, mêlant diplomatie, argent et enjeux politiques. Ce procès s’annonce comme une bataille juridique féroce, où chaque détail sera scruté avec attention.
Nicolas Sarkozy et les autres prévenus risquent gros, mais tous continuent de clamer leur innocence, transformant ce procès en un véritable duel entre justice et défense.