SANTÉ – Mois mondial de la nutrition : attention aux informations santé trompeuses sur les réseaux sociaux

SANTÉ – Mois mondial de la nutrition : attention aux informations santé trompeuses sur les réseaux sociaux

À l’occasion du mois mondial de la nutrition, il est essentiel de mettre en lumière l’un des plus grands défis de notre époque : la désinformation nutritionnelle à l’ère des médias numériques.

La diététicienne Dalia Harb insiste sur l’importance d’aider les gens à distinguer entre les faits scientifiques et les mythes populaires diffusés sur les réseaux sociaux, afin qu’ils puissent prendre des décisions de santé basées sur des fondements scientifiques solides.

Voici ses réponses aux questions posées par An-Nahar sur ce sujet :

Quelles sont les idées fausses les plus répandues sur les réseaux sociaux ?

Les huiles végétales sont mauvaises pour la santé.
Cette idée confond les graisses saturées et hydrogénées avec les bonnes graisses insaturées présentes dans l’huile d’olive ou l’huile d’avocat. Il est important de corriger cette confusion.

L’alimentation crudivore détoxifie l’organisme.
Aucune preuve scientifique ne soutient que les aliments crus éliminent les toxines. Ce régime peut même entraîner des carences en vitamines B12 et en fer.

Le vinaigre de cidre fait fondre les graisses.
Bien qu’il ait certains effets bénéfiques, il ne constitue pas une solution miracle pour perdre du poids ou éliminer la graisse corporelle.

Le jus de céleri soigne tout.
Aucune recherche sérieuse ne confirme cet effet. Sa popularité repose sur des témoignages isolés et non vérifiables, sans fondement scientifique.

Comment distinguer les faits scientifiques des mythes ?

Dalia Harb souligne que les professionnels de la nutrition ont un rôle essentiel à jouer pour aider le public à analyser l’information de manière critique. Voici quelques repères utiles :

Vérifier la source : l’information provient-elle d’un(e) diététicien(ne) certifié(e) ou d’un professionnel de santé reconnu ? Ou s’agit-il d’un influenceur sans expertise, en quête de notoriété ?

Chercher des preuves scientifiques : existe-t-il des études publiées appuyant cette affirmation, ou repose-t-elle uniquement sur des anecdotes personnelles ?

Se méfier des généralisations : les phrases du type « ne mangez jamais ceci » ou « ces aliments sont totalement nocifs » sont souvent alarmistes et trompeuses. De même, méfiez-vous des produits vantés comme sans sucre, sans gras ou sans calories sans analyse de leur composition réelle.

Identifier les intérêts commerciaux : si la personne qui diffuse l’information vend un produit (complément alimentaire, cure, etc.), cela peut influencer ses recommandations.

Le rôle des influenceurs et experts

Pour Harb, les réseaux sociaux peuvent être un excellent outil de sensibilisation nutritionnelle, mais ils exigent une grande responsabilité éthique de la part des influenceurs et des professionnels de santé. Elle recommande :

De partager des contenus basés sur des données scientifiques, et non sur des tendances passagères.

D’encourager la pensée critique chez les abonnés, au lieu de leur imposer des vérités toutes faites.

De faire preuve de transparence quant à tout lien commercial lorsqu’un produit est promu.

La santé n’est pas une mode.

La nutrition équilibrée ne doit pas être considérée comme une tendance éphémère, mais comme un mode de vie durable.
Elle ne repose pas sur des recettes miracles ni des compléments magiques, mais sur :

Une alimentation variée et adaptée,

Une activité physique régulière,

Et des connaissances fiables, transmises par des experts qualifiés.

Face à la surabondance d’informations sur les réseaux, la vigilance est donc de mise pour une santé éclairée et durable.

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