Santé mentale : la France, pays le plus dépressif d’Europe selon une étude

Entrevue 1

Une récente étude européenne, menée par la Direction de la Recherche, de l’Évaluation, des Études et des Statistiques (Drees) et publiée le 9 janvier 2025, révèle que la France détient le taux de dépression le plus élevé d’Europe. Environ 11 % de la population française souffrait d’un syndrome dépressif en 2019, contre une moyenne européenne de 6 %.

Un constat alarmant en Europe de l’Ouest et du Nord

Les pays d’Europe de l’Ouest, comme la France, et d’Europe du Nord affichent les taux les plus élevés de dépression. En France, le taux atteint même 16 % chez les seniors de plus de 70 ans, un des plus élevés du continent. En revanche, les pays d’Europe du Sud et de l’Est, comme la Serbie et Chypre, enregistrent des taux particulièrement bas, avoisinant 2 %.

L’étude met en lumière des variations frappantes selon les âges et les régions. En Europe du Nord, les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus touchés par la dépression, avec un taux de 14 %. En Europe de l’Ouest, toutes les tranches d’âge sont concernées, bien qu’un pic soit observé chez les 45-59 ans. En Europe du Sud et de l’Est, la prévalence augmente principalement avec l’âge, affectant davantage les seniors.

Chez les jeunes Français, 10 % souffrent d’un syndrome dépressif. L’étude souligne que l’isolement social joue un rôle majeur. En France, les jeunes quittent le foyer familial en moyenne à 24 ans, contre 20 ans en Europe du Nord, ce qui les prive souvent du soutien de leur entourage. L’inactivité, le chômage et une mauvaise santé renforcent également ce risque.

Une urgence de santé publique

Pour les plus de 70 ans, le veuvage et l’isolement social constituent des facteurs aggravants. En France, près de 42 % des seniors n’ont pas accès aux soins spécifiques, comme la kinésithérapie ou les visites infirmières, nécessaires pour améliorer leur qualité de vie.

Avec des taux élevés de dépression dans toutes les tranches d’âge, la France se distingue comme l’un des pays européens les plus touchés. L’accès aux soins, le soutien social et des politiques adaptées à chaque génération apparaissent comme des solutions prioritaires pour lutter contre ce fléau.

Source : Drees, Bulletin du 09/01/25 – 3e édition de l’enquête européenne sur la santé (EHIS).

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