Des médecins ont mis en garde contre le fait que les problèmes de santé résultant de l’infection par le virus de la rougeole ne se limitent pas aux symptômes immédiats. En effet, la maladie peut laisser des séquelles à long terme menaçant la vie des enfants et des adultes. Les experts expliquent que, outre l’éruption cutanée et la fièvre, la rougeole cause des dommages importants au système immunitaire, rendant l’organisme vulnérable aux maladies pendant des années après l’infection.
Qu’est-ce que la rougeole ?
La rougeole est une maladie hautement contagieuse causée par un virus qui infecte le système respiratoire avant de se propager dans tout le corps. Elle se transmet facilement lorsqu’une personne infectée respire, tousse ou éternue. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la rougeole peut entraîner des complications graves, voire la mort.
La rougeole affaiblit le système immunitaire en détruisant les cellules essentielles à la défense de l’organisme, un phénomène appelé « perte de mémoire immunitaire ». Cela signifie que le corps oublie les agents pathogènes qu’il avait précédemment combattus, le rendant vulnérable à d’autres infections pendant plusieurs semaines après l’infection initiale.
Le Dr Michael Mina, ancien professeur d’épidémiologie à l’École de santé publique Harvard T.H. Chan, explique au New York Times : « Ces cellules se souviennent des agents pathogènes auxquels votre corps a déjà été exposé et vous protègent contre eux. »
Ce phénomène peut durer jusqu’à trois ans après l’infection, exposant certaines personnes à des maladies graves en raison de leur immunité affaiblie.
Le Dr Aaron Milstone, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques au centre Johns Hopkins pour enfants, souligne : « Le véritable problème, c’est que votre enfant ne sera pas seulement atteint de la rougeole, mais qu’il sera également plus vulnérable à d’autres maladies dans les années à venir. »
Les complications neurologiques à long terme
Les dangers de la rougeole ne se limitent pas à la destruction du système immunitaire. Elle peut provoquer de graves complications dans plusieurs organes du corps.
Par exemple, un enfant sur 1 000 atteint de la rougeole développe une inflammation du cerveau, ce qui peut entraîner une perte de l’audition ou de la vue, voire des lésions cérébrales permanentes. De plus, les personnes immunodéprimées sont exposées à un risque accru d’encéphalite qui peut apparaître jusqu’à un an après la guérison de la rougeole, selon le Dr Milstone.
Dans de très rares cas, la rougeole peut évoluer vers une maladie mortelle appelée panencéphalite sclérosante subaiguë (SSPE). Cette affection, qui se manifeste entre 7 et 10 ans après l’infection initiale, entraîne des crises d’épilepsie et une détérioration progressive du système nerveux. Il n’existe aucun traitement pour cette maladie.
On estime que cette complication survient dans 4 à 11 cas sur 100 000 infections par la rougeole, avec un risque accru pour les enfants infectés avant l’âge de 5 ans.
Les complications respiratoires à long terme
Un enfant sur 20 atteint de la rougeole souffre d’une pneumonie, qui est la principale cause de décès chez les enfants infectés par ce virus. Même ceux qui survivent à la pneumonie peuvent subir des lésions pulmonaires permanentes, augmentant ainsi leur risque d’asthme et de maladies pulmonaires chroniques à l’âge adulte.
Les groupes à risque
Cette année, la majorité des cas de rougeole enregistrés aux États-Unis concernent des enfants. Toutefois, les adultes ne sont pas à l’abri des complications graves. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans et les adultes de plus de 20 ans.
Les femmes enceintes atteintes de la rougeole courent un risque accru d’hospitalisation et de pneumonie, ainsi qu’un risque plus élevé de fausse couche ou d’accouchement prématuré.
La vaccination, une solution efficace
Le vaccin contre la rougeole offre une protection efficace non seulement contre la maladie elle-même, mais aussi contre ses complications à long terme.
Le Dr Walter Orenstein, professeur émérite à l’Université Emory et ancien directeur du programme national de vaccination, affirme : « Les vaccins offrent une protection à vie contre le virus pour la grande majorité des personnes, les protégeant des dangers à court et à long terme. Cette vaccination ne vise pas seulement à protéger l’individu, mais aussi toute la communauté. »