Sanremo 2025 : le rap au cœur d’une polémique sur la scène italienne

Entrevue 1

Le Festival de Sanremo, véritable institution en Italie depuis 1951, revient du 11 au 15 février 2025 sous la direction artistique de Carlo Conti, successeur d’Amadeus. L’annonce des trente artistes en lice a déjà fait grand bruit, notamment en raison de la présence de plusieurs rappeurs. Codacons, une association de consommateurs italienne, critique sévèrement cette sélection, affirmant qu’elle récompense des artistes ayant, par le passé, promu des paroles violentes ou sexistes. Parmi les noms cités, Tony Effe cristallise les tensions, tandis que Conti assure que les morceaux présentés s’orienteront davantage vers la pop, adaptés à l’esprit familial du festival.

La controverse reflète un débat plus large autour de l’évolution culturelle du festival. Codacons considère cette décision comme un « affront » aux luttes contre les violences faites aux femmes et l’homophobie, menaçant d’actions judiciaires pour exclure les artistes concernés. De son côté, Carlo Conti défend son choix, insistant sur l’importance de refléter les goûts des jeunes générations sans compromettre l’éthique et en privilégiant des textes non agressifs. Cette approche vise à moderniser le festival tout en respectant son caractère consensuel et populaire.

Avec des audiences impressionnantes – 11,4 millions de spectateurs en 2024, soit 65,44 % de part d’audience – Sanremo reste un pilier de la culture italienne. L’édition 2025 s’annonce comme un défi pour concilier tradition et modernité, tout en répondant aux attentes parfois opposées de son large public. L’issue de cette polémique pourrait bien redéfinir l’avenir du festival et son rôle dans le paysage musical italien.

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