Sanofi a confirmé ce vendredi être en négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) pour lui céder le contrôle de sa filiale Opella, qui inclut des médicaments emblématiques comme le Doliprane. Cette décision intervient alors que le groupe pharmaceutique français cherche depuis l’automne 2023 à se séparer de cette division de santé grand public, qui regroupe plus d’une centaine de marques et est présente dans 150 pays.
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a déclaré « prendre acte » de cette initiative, tout en soulignant les exigences du gouvernement en matière de maintien de la production et de l’empreinte industrielle en France. Ferracci a affirmé que la vente d’Opella à CD&R ne remettrait pas en cause la fabrication française du Doliprane ni l’approvisionnement du marché en médicaments essentiels. « Ce projet ne modifie pas la production en France du Doliprane ni des autres médicaments essentiels produits par Opella », a-t-il précisé, tout en rappelant que l’État veillera à ce que des engagements clairs soient pris par Sanofi et CD&R.
L’offre du fonds américain s’élèverait à plus de 15 milliards d’euros pour acquérir « 50 % ou plus » d’Opella, selon Les Échos, tandis que Sanofi conserverait une part importante du capital. Ferracci a qualifié CD&R de « fonds d’investissement sérieux » offrant des perspectives de développement global pour Opella et ses sites en France, mais a insisté sur le fait qu’un certain nombre d’engagements économiques et sanitaires seraient exigés. Ces engagements incluent le maintien du siège social et des centres de décision en France, ainsi que la préservation des sites industriels français.
Le ministre a également rappelé que l’État pourrait utiliser des outils de contrôle des investissements étrangers pour s’assurer que cette opération respecte les intérêts économiques et sanitaires du pays.
Sanofi, qui annoncera ses résultats financiers la semaine prochaine, poursuit les discussions, alors qu’une offre concurrente menée par le fonds français PAI Partners avait également été envisagée. Le projet de cession devrait maintenir une implication significative de Sanofi, qui pourrait conserver environ la moitié du capital de sa division de santé grand public.