Sandrine Rousseau dénonce « l’impensé colonialiste » de « Pékin Express » et s’attaque à TotalEnergies

26 octobre, 2024 / Entrevue

La nouvelle saison de l’émission d’aventure « Pékin Express » n’a pas été bien accueillie par tout le monde. Ce vendredi 25 octobre 2024, la députée écologiste Sandrine Rousseau a vivement critiqué le programme de M6, animé par Stéphane Rotenberg, dans une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter). Elle accuse l’émission de perpétuer un « impensé colonialiste » en choisissant des destinations africaines sans aborder les impacts environnementaux et sociaux des multinationales françaises dans la région.

La 20e saison de « Pékin Express » prévoit un périple à travers quatre pays d’Afrique : la Tanzanie, le Mozambique, le Lesotho, et enfin l’Afrique du Sud, où le parcours s’achèvera à Johannesburg. Ce choix de destinations marque la troisième incursion du programme sur le continent africain, après les saisons 7 et 14, qui avaient notamment exploré l’Égypte, le Kenya, l’Ouganda, et d’autres pays.

Sandrine Rousseau a exprimé son mécontentement en répondant à un message du journaliste Nicolas Malaboeuf, soulignant l’absence de toute référence aux conséquences des projets industriels français dans ces territoires. « Faire des émissions d’aventure dans des pays ‘exotiques’ et ne jamais montrer les destructions de nos entreprises sur ces territoires », a-t-elle dénoncé dans son tweet. Elle a également associé ses critiques aux hashtags #StopEacop et #Total, faisant écho à l’opposition croissante contre le projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (East African Crude Oil Pipeline), mené par TotalEnergies.

L’organisation StopEACOP, qui milite pour l’arrêt du projet, qualifie ce dernier de « catastrophe pour la population ougandaise, la biodiversité locale et notre avenir à toutes et à tous sur cette planète ». Selon eux, l’oléoduc, qui est en phase de construction, menace directement les écosystèmes et les communautés humaines au cœur de l’Afrique. Sandrine Rousseau a déjà critiqué ce projet à plusieurs reprises, mettant en cause la responsabilité de l’entreprise française dans la dégradation de l’environnement en Afrique de l’Est.

Pour l’heure, ni Stéphane Rotenberg ni la chaîne M6 n’ont réagi aux déclarations de la députée EELV. Toutefois, cette controverse souligne les débats récurrents autour des émissions de téléréalité dans des régions marquées par des enjeux écologiques et sociaux complexes. Rousseau a appelé à une plus grande responsabilité médiatique pour ne pas masquer les réalités du terrain derrière l’image d’aventure exotique que véhicule « Pékin Express ».