Sandrine Rousseau accusée de relativiser l’oppression en Iran : une vague d’indignation

Entrevue 1

Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, se retrouve au cœur d’une vive polémique suite à un message de soutien envers une étudiante iranienne arrêtée à Téhéran après avoir retiré son voile en signe de protestation. Dans un tweet publié le 2 novembre, l’élue a exprimé sa solidarité avec les femmes d’Iran et d’Afghanistan, en déclarant : « Notre corps, et tout ce que l’on met – ou pas – pour le vêtir, nous appartient. » Un message qui se voulait un hommage à la liberté des femmes, mais qui a rapidement déclenché une vague de critiques, aussi bien du côté politique que dans la société civile et sur les réseaux sociaux.

Le tweet de Rousseau a suscité une forte réprobation, beaucoup lui reprochant d’établir un parallèle entre la lutte des femmes iraniennes et afghanes contre le port obligatoire du voile et la question du voile en France. Sa collègue macroniste Aurore Bergé a réagi sans détour, qualifiant la réaction de l’écologiste de « honte et de capitulation ». Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains, a pour sa part dénoncé un « féminisme à géométrie variable » et un « tweet infâme ».

La critique cinglante de Sophia Aram

L’humoriste Sophia Aram a été parmi les plus virulentes, qualifiant le message de Rousseau de « honte » et l’accusant de relativiser l’oppression des femmes qui risquent leur vie pour défier les régimes islamiques en Iran et en Afghanistan. Ce n’est pas la première fois que Rousseau et Aram s’opposent sur la question du voile : cet été, lors des Jeux olympiques de Paris, elles s’étaient déjà affrontées à propos de la tenue d’une athlète néerlandaise portant un hijab.

La polémique a également fait réagir des personnalités de la société civile et du monde culturel. Marjane Satrapi, autrice franco-iranienne de la célèbre bande dessinée Persepolis, a fustigé l’élue sur les réseaux sociaux, déclarant : « Tout le monde a le droit d’être con, mais dans ce cas, il vaut mieux se taire. » Pour Satrapi, le message de Rousseau reflète une incompréhension du combat des femmes iraniennes, qui risquent leur vie pour dénoncer l’obligation du voile. Amine El Khatmi, ancien président du mouvement laïc Printemps Républicain, a également exprimé son indignation, qualifiant le tweet d’« abjection » et de « crachat jeté à la figure » des femmes qui bravent la répression islamiste.

Des critiques sur l’ambiguïté des positions de Sandrine Rousseau

Les réactions en ligne n’ont pas manqué, plusieurs internautes accusant la députée d’utiliser le combat des Iraniennes pour promouvoir, en France, la liberté de porter le voile. Certains ont également rappelé une précédente déclaration de Rousseau, affirmant que pour certaines, « le voile est un embellissement ». Ce commentaire avait déjà fait l’objet de critiques, notamment lors d’un rassemblement parisien en hommage à Mahsa Amini, où Rousseau avait été huée.

Le débat autour du tweet de Sandrine Rousseau illustre les tensions persistantes en France autour de la question du voile et de l’oppression des femmes dans le monde. En tentant de soutenir les Iraniennes, Rousseau semble avoir ravivé des divisions profondes et suscité des accusations d’instrumentalisation. Une controverse qui montre la difficulté de concilier liberté individuelle et luttes pour les droits des femmes, dans un contexte politique où le symbolisme du voile reste sujet à de vives passions.

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