Sacha Houlié, député de la Vienne et ancien macroniste, a vivement réagi aux déclarations de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, dans une interview au JDD. Ce dernier avait affirmé que « l’État de droit n’est ni intangible, ni sacré », faisant écho à l’affaire tragique du meurtre de Philippine, une jeune femme de 19 ans, retrouvée morte le 21 septembre dans le bois de Boulogne. Le principal suspect, un Marocain sous obligation de quitter le territoire (OQTF), a relancé les débats sur la gestion des OQTF et l’immigration.
Bruno Retailleau a déclaré que lorsque « les règles sont défaillantes, il faut les changer », une prise de position qui a suscité l’indignation de plusieurs personnalités politiques, notamment du camp présidentiel. Sur le réseau X (anciennement Twitter), Sacha Houlié a exprimé son « consternation » face aux propos du ministre, qu’il juge « scandaleux ». Il accuse Retailleau de remettre en question des principes fondamentaux tels que la séparation des pouvoirs et l’égalité des citoyens devant la loi.
Houlié, aujourd’hui non inscrit mais de centre-gauche, dénonce également l’absence de réaction de Michel Barnier, Premier ministre, à ces propos. Selon lui, ce silence vaut approbation, et il estime qu’un recadrage du ministre aurait dû avoir lieu. Faute de réaction de l’exécutif, Sacha Houlié se dit prêt à voter une motion de censure contre le gouvernement si Barnier confirme les déclarations de son ministre de l’Intérieur.
Lors d’une interview avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio ce mardi matin, Sacha Houlié a insisté sur la gravité des propos de Retailleau, qu’il considère comme une attaque contre l’État de droit. Pour lui, affaiblir ce dernier, c’est ouvrir la voie à des dérives arbitraires, telles que la remise en cause de la présomption d’innocence ou l’interdiction des manifestations. Houlié a également précisé qu’il serait prêt à soutenir une motion de censure à condition qu’elle soit proposée par le PS, excluant ainsi tout soutien à une motion portée par La France Insoumise, qu’il accuse de « brutaliser les institutions ».
En somme, cette nouvelle polémique fragilise encore un peu plus le gouvernement Barnier, déjà sous pression après plusieurs autres crises. Les déclarations de Retailleau risquent d’accentuer les tensions au sein de la majorité parlementaire et de la société civile.