Royaume-Uni : Keir Starmer lance une réforme historique des droits des travailleurs

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Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’apprête à déposer un projet de loi ambitieux ce jeudi à la Chambre des Communes. Intitulé « Employment Rights Bill », ce texte vise à réformer en profondeur les droits des travailleurs britanniques, une promesse phare de sa campagne. Starmer qualifie cette réforme comme la « plus grande amélioration des droits des travailleurs sur une génération ». Ce projet marque le début d’un vaste plan de révision du marché du travail, avec pour objectif de moderniser les relations entre employeurs et salariés.

La vice-Première ministre, Angela Rayner, a souligné la nécessité de rompre avec un « droit du travail obsolète », qui freine selon elle la croissance du pays. L’un des axes clés de cette réforme est de mettre fin aux pratiques abusives telles que les contrats sans heures garanties, ainsi que les licenciements suivis de réembauches à des conditions moins avantageuses. Le gouvernement souhaite également créer une nouvelle « agence pour le travail équitable » afin de veiller au respect des droits des travailleurs et d’accompagner les employeurs dans l’application des nouvelles mesures.

Parmi les autres propositions figurent l’abolition des jours de carence pour les arrêts maladie, l’extension des congés parentaux, et l’introduction d’un « droit à la déconnexion », interdisant aux employeurs de contacter leurs employés en dehors des heures de travail.

Cependant, cette réforme suscite des inquiétudes du côté du patronat. La confédération des petites entreprises (FSB) a exprimé sa crainte que cette nouvelle législation ne crée une pression supplémentaire sur les employeurs, surtout pour les petites structures qui pourraient hésiter à embaucher. Tina McKenzie, présidente de la FSB, a notamment critiqué la loi, la qualifiant de « bâclée » et affirmant qu’elle pourrait freiner la croissance économique et accroître l’inactivité.

Malgré les critiques, les syndicats, à l’image du TUC, ont salué ce projet de loi, le considérant comme une avancée majeure pour les travailleurs britanniques. Paul Nowak, secrétaire général du TUC, a déclaré que cette réforme « améliorerait les conditions de travail pour des millions de personnes » et renforcerait la productivité nationale.

Alors que le Royaume-Uni se prépare à son premier budget travailliste, prévu dans trois semaines, ce projet de loi marque une étape importante dans l’agenda social du gouvernement Starmer. Toutefois, son entrée en vigueur ne devrait intervenir qu’en 2026, après une période de consultation avec les partenaires sociaux.

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