Roland Lescure, l’ancien ministre délégué à l’Industrie, n’a pas mâché ses mots pour commenter la visite de Lucie Castets à l’usine Duralex ce mercredi. La candidate du Nouveau Front Populaire pour Matignon a transformé un enjeu industriel crucial en une « mise en scène de théâtre », a-t-il expliqué dans une interview donnée au Point.
Lescure s’est dit agacé par la démarche de Castets : « J’ai l’impression d’assister à une mise en scène. Elle cherche à instrumentaliser un sujet sans même avoir travaillé dessus. » Il a rappelé son propre investissement pour sauver l’usine de la liquidation judiciaire, soulignant que « Duralex est un des emblèmes de notre travail depuis que je suis ministre de l’Industrie ».
L’ancienne directrice des finances de la mairie de Paris était accompagnée de Marine Tondelier et Olivier Faure, une présence que Lescure a jugée démagogique : « On aurait dit une mauvaise pièce de théâtre. Ils étaient présents simplement pour s’afficher. » Selon lui, cette visite n’était qu’une opération de communication sans réelle implication dans les enjeux industriels.
Interrogé sur la « trêve olympique » prônée par Emmanuel Macron, Lescure a critiqué le timing de cette visite : « Nous devons être dans une période positive, rassembler les Français… Profiter de cette semaine pour mettre en scène une visite dont je n’ai pas bien compris les objectifs, je ne suis pas sûr du respect du travail des salariés. »
L’ancien ministre a insisté sur la nécessité d’un plan d’affaires crédible pour l’avenir de Duralex : « La prochaine étape est de livrer le plan d’affaire. Il faut un plan d’affaire crédible, des actionnaires qui s’impliquent. » Pour lui, l’entreprise doit se remobiliser pour démontrer son savoir-faire.
Lescure a également réagi aux propositions fiscales de Castets, notamment l’idée de créer 14 tranches d’imposition : « Cette idée est extrêmement lourde administrativement, et injuste fiscalement. » Il a critiqué le programme du NFP, le qualifiant de « matraquage fiscal », et souligné les risques d’un tel message pour l’attractivité de la France.
Enfin, Lescure a exprimé des doutes sur la volonté de compromis affichée par Castets : « Aujourd’hui j’entends, venant de Lucie Castets, un slogan affiché autour de possibles compromis. Mais je n’ai pas vu beaucoup d’ouverture sur l’attractivité de la France, la fiscalité et la politique industrielle. »
L’ancien ministre a conclu en rappelant les lignes rouges de son propre camp, notamment leur refus de travailler avec le Rassemblement National et La France Insoumise.
Alice Leroy