La chanteuse malienne Rokia Traoré a été transférée de l’Italie à la Belgique et écrouée ce vendredi 29 novembre à la prison de Haren, près de Bruxelles. Elle est sous le coup d’une condamnation pour non-représentation d’enfant, prononcée en 2023 par le tribunal de Bruxelles. Ce jugement fait suite à un conflit familial qui l’oppose au dramaturge belge Jan Goossens, père de sa fille née en 2015. Ce dernier affirme ne pas avoir vu l’enfant depuis plusieurs années. L’artiste avait été arrêtée en juin dernier à l’aéroport de Rome, alors qu’elle se rendait en Italie pour un concert, en vertu d’un mandat d’arrêt européen.
La bataille judiciaire, qui dure depuis 2019, porte sur la résidence principale de l’enfant et les modalités de partage de la garde. Actuellement, la fillette vit et est scolarisée à Bamako, au Mali. Rokia Traoré conteste la condamnation par défaut et devrait demander un nouveau procès en Belgique. Si sa demande est acceptée, elle restera en détention jusqu’à la tenue de cette audience, prévue potentiellement dès décembre. L’avocat de Jan Goossens, Me Sven Mary, affirme que son client souhaite établir une garde partagée pour garantir la présence des deux parents dans la vie de l’enfant.
Cette affaire survient alors que Rokia Traoré, reconnue pour sa carrière musicale et son engagement humanitaire auprès de l’ONU, avait déjà fait l’objet d’un litige similaire en 2020, lorsqu’elle avait quitté la France pour le Mali avec sa fille malgré une interdiction judiciaire. Ce nouvel épisode met en lumière les tensions persistantes entre deux cultures et deux systèmes juridiques dans un conflit parental qui reste à résoudre.