Le procès en appel de Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC), s’est ouvert jeudi 27 février devant la cour d’appel de Fort-de-France. Condamné en première instance à dix mois de prison ferme, aménageables sous bracelet électronique, pour des propos jugés menaçants envers des élus, il conteste cette décision, affirmant que ses déclarations relevaient du débat politique.
L’audience a été marquée par de vives tensions. Alors que Rodrigue Petitot s’exprimait à la barre, le président de la cour l’a interrompu, estimant son ton trop agressif. Cette intervention a provoqué des réactions dans la salle, entraînant une suspension de séance de 45 minutes. La défense du prévenu, composée de quatre avocats, a vivement contesté l’attitude du magistrat, dénonçant une justice à deux vitesses.
Plusieurs élus ont témoigné à la barre, dont les députés Jiovanny William et Marcellin Nadeau. Tous deux ont affirmé ne s’être jamais sentis menacés par les propos de Petitot, qualifiant ses déclarations de discours politique. Jean-Philippe Nilor a dénoncé un « acharnement judiciaire », estimant que « l’incarcération n’est pas la solution ».
En parallèle, la défense a soulevé plusieurs exceptions de nullité et a plaidé, en vain, pour la remise en liberté de leur client. La cour a rejeté cette demande, arguant que le fond du dossier devait encore être examiné.
L’audience reprendra ce vendredi 28 février à 8h, sous haute surveillance policière, dans un climat électrique.