RN, NFP, Renaissance: Le coût des programmes

23 juin, 2024 / Entrevue

À l’approche des élections législatives anticipées, les partis politiques dévoilent leurs programmes économiques avec des coûts très variés, reflétant des visions distinctes pour l’avenir économique de la France.

Nouveau Front Populaire (NFP) : 150 milliards d’euros d’ici 2027

Le programme économique du Nouveau Front Populaire (NFP) est estimé à 150 milliards d’euros d’ici 2027. Les dépenses se répartissent ainsi :

  • 2024 : 25 milliards d’euros pour des mesures immédiates comme la hausse de 200 euros du SMIC mensuel net, l’augmentation de 10% des APL, et la gratuité intégrale de l’école publique.
  • 2025 : 100 milliards d’euros pour l’embauche d’enseignants, un plan pluriannuel de recrutement et de revalorisation des professionnels de la santé, et le renforcement des filières de production d’énergies renouvelables.
  • 2026-2027 : 150 milliards d’euros pour des transformations en profondeur, notamment dans les quartiers prioritaires, le fret, la culture et le sport.

Pour financer ces dépenses, le NFP prévoit diverses sources de recettes, notamment une imposition sur les « super-profits » des entreprises, le rétablissement de l’impôt sur la fortune, la suppression de niches fiscales, et la mise en place d’un barème progressif pour l’impôt sur le revenu.

Rassemblement National (RN) : 100 milliards d’euros

Le programme du Rassemblement National (RN) a été évalué à 100 milliards d’euros par l’Institut Montaigne. Les mesures comprennent :

  • La baisse de la TVA sur l’énergie et les carburants.
  • La possibilité de partir à la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans et cumulant 40 annuités.
  • Des dépenses supplémentaires pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.

Les recettes pour financer ces mesures incluent des économies sur les aides sociales aux étrangers et la suppression de certaines niches fiscales.

Renaissance : Quelques milliards d’euros par an

Le programme de Renaissance, mené par le Premier ministre Gabriel Attal, est beaucoup plus modeste, avec un coût de seulement quelques milliards d’euros par an. Les mesures incluent un soutien timide au pouvoir d’achat, sans réformes d’envergure. Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asteres, note que ce programme a peu de chance de dynamiser significativement l’économie française, mais souligne qu’une politique économique prudente est préférable pour éviter de mettre en danger l’économie.

Analyses et inquiétudes

La Fondation Ifrap, dans une évaluation exclusive pour Le Figaro Magazine, estime que le programme du NFP pourrait atteindre jusqu’à 233 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires par an d’ici 2027. Cela entraînerait un déficit public supplémentaire de près de 193 milliards d’euros par an, risquant de doubler le niveau actuel. Les milieux économiques, représentés par des figures comme Patrick Martin du Medef, expriment leurs préoccupations quant à la viabilité de tels programmes et leur impact potentiel sur les finances publiques et la stabilité économique de la France.

Conclusion

Le débat sur les coûts des programmes économiques des principaux partis politiques est crucial dans le contexte des élections législatives. Le choix des électeurs déterminera l’orientation future de la politique économique française, dans un contexte de préoccupations croissantes sur la gestion des finances publiques et la stabilité économique du pays.