Ritchy Thibault, attaché parlementaire de la députée La France Insoumise (LFI) Ersilia Soudais, se trouve aujourd’hui dans le viseur des autorités. Selon des informations révélées par Europe 1, ce jeune homme de 20 ans est inscrit dans au moins deux fichiers de police en raison de ses activités militantes. Son engagement, particulièrement visible lors de manifestations, lui vaut d’être suivi de près par les services de l’État.
Un militant qui appelle à l’Intifada dans les rues de Paris
Figure active dans les manifestations depuis les débuts du mouvement des Gilets Jaunes, Ritchy Thibault est inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR) depuis avril 2023, pour son appartenance à une mouvance d’extrême-gauche radicale et pour sa participation à des actions jugées susceptibles de troubler l’ordre public. Il est également enregistré dans le fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (FPSAP), en raison de ses liens avec des mouvements considérés comme extrémistes.
Le 5 octobre 2024, lors d’un rassemblement pro-palestinien à Paris, Thibault a provoqué une nouvelle vague de critiques en déclarant que « le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’Intifada ». Cette sortie a rapidement été condamnée par la préfecture de police, qui a transmis l’affaire au procureur de la République pour des accusations d’incitation à la haine, à la violence et à la discrimination. Le jeune homme a ensuite défendu ses propos, affirmant qu’ils avaient été sortis de leur contexte et qu’ils visaient à encourager la mobilisation plutôt que la violence.
Connu pour sa participation à des actions de désobéissance civile, Ritchy Thibault a été identifié par les autorités dans au moins 16 manifestations ces dernières années. Il était notamment présent lors des mobilisations contre les « méga-bassines » à Sainte-Soline en mars 2023, un rassemblement marqué par des affrontements violents ayant entraîné des blessures graves chez plusieurs gendarmes.
Outre son engagement dans les mouvements sociaux, Ritchy Thibault est également connu pour ses critiques virulentes à l’encontre du président Emmanuel Macron. En septembre 2023, lors d’une marche contre « le racisme systémique », il a appelé à « traquer Emmanuel Macron et Gérald Darmanin pour les faire payer ». En février 2024, lors du Salon de l’agriculture, il a interpellé directement le président, faisant référence à la Révolution française et à la chute des monarques. Ces déclarations lui ont valu d’être interpellé par la police, avec un procès pour « menaces de mort envers un représentant de l’État » prévu en mars 2026.
Une patronne également controversée
La députée Ersilia Soudais, pour qui Ritchy Thibault travaille, n’est pas étrangère aux polémiques. En septembre 2024, elle s’est illustrée par son soutien public à Elias d’Imzalène, un militant pro-palestinien fiché S, placé en garde à vue après avoir également appelé à « mener l’Intifada » dans les rues de Paris. Soudais, en se rendant au commissariat pour le défendre, a dénoncé ce qu’elle considère comme une « discrimination systématique » envers les musulmans et a critiqué la répression policière. Ce soutien à un militant fiché S a suscité de vives réactions, notamment en raison de la proximité idéologique qu’elle semble entretenir avec des figures radicales, alimentant les critiques sur les accointances de certains élus de La France Insoumise avec les milieux extrémistes.
Le profil de Ritchy Thibault et son engagement radical ne sont pas sans rappeler les tensions autour des liens entre certains représentants politiques et les mouvements d’extrême-gauche. Tandis que la justice continue d’enquêter sur ses activités militantes, son appartenance à l’équipe de Soudais met en lumière les relations troubles entre politique et activisme radical. Ce duo, entre une députée aux positions controversées et un attaché parlementaire fiché par la police, ne cesse d’alimenter le débat public et les critiques à l’égard de la mouvance Insoumise.