Rigueur budgétaire et position sur l’immigration… Michel Barnier sur France 2 : ce qu’il faut retenir

03 octobre, 2024 / Radouan Kourak

Michel Barnier, Premier ministre depuis un mois, a détaillé ce jeudi soir son programme gouvernemental sur France 2, deux jours après son discours de politique générale. Lors de son intervention dans l’émission « L’Évènement », il a abordé des sujets clés comme l’impôt, l’immigration et la sécurité. En réponse aux préoccupations des Français, Barnier a précisé que le prochain projet de loi de finances vise à économiser 60 milliards d’euros, dont 20 milliards seront obtenus via des hausses d’impôts, un tournant qui suscite des tensions parmi les macronistes.

Barnier a mis en avant la nécessité d’une solidarité fiscale temporaire, ciblant environ 300 entreprises avec plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, ainsi que les foyers les plus fortunés. Il a justifié ces mesures par l’urgence de réduire la dette publique tout en insistant sur le caractère temporaire des hausses d’impôts. Gérald Darmanin, ancien ministre des Comptes publics, a exprimé son opposition à ces augmentations, jugeant inacceptable tout projet de loi de finances qui irait dans ce sens.

Sur la question de l’immigration, Barnier a affirmé qu’il fixe la ligne et a écarté la possibilité d’une nouvelle loi pour l’instant. Il a également rejeté toute négociation avec le Rassemblement national ou les partis d’extrême gauche, tout en reconnaissant que si une alliance entre la gauche et le RN survenait, cela pourrait le forcer à démissionner.

Le Premier ministre a également promis de soutenir les agriculteurs en suspendant certaines normes, afin de leur donner plus de flexibilité face aux crises. Il a ajouté que le gouvernement envisageait de fusionner certains services publics et de ne pas remplacer tous les fonctionnaires partant à la retraite, à l’exception de ceux en contact direct avec les citoyens.

Avec ces annonces, Barnier tente d’équilibrer rigueur budgétaire et apaisement social dans un climat politique tendu, tout en consolidant son soutien au sein d’une majorité parlementaire fragile.