« Ma plus grande fierté est de pouvoir populariser mon art et de le rendre accessible au plus grand nombre. »
Surnommé « le sculpteur des stars », Richard Orlinski bouleverse les codes du monde de l’art. Il doit notamment son succès à son œuvre emblématique, le Kong, qui lui vaut de compter parmi ses clients Sharon Stone et Pharell Williams et d’être exposé dans le monde entier. Véritable touche-à-tout, il s’est aussi lancé dans la scène et est à l’affiche dans Le Kabaret. Interview.
Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)
Jérôme Goulon : Richard, tu as de multiples talents. Tu t’es lancé dans le one-man-show, avec Tête de Kong, puis le spectacle, avec Le Kabaret, actuellement à l’affiche. Peux-tu nous en parler ?
Richard Orlinski : C’est un spectacle qui aurait dû voir le jour plus tôt. Je devais être en résidence plusieurs mois à la Comédie de Paris, mais il y a eu le confinement. Je n’ai donc pu le jouer que deux fois avant d’arrêter, et donc de le reprendre enfin ! À travers ce nouveau spectacle, j’invite les gens à plonger dans mon univers, accompagné de 6 artistes venus d’horizons différents. C’est un exercice compliqué mais je prends toujours beaucoup de plaisir à monter sur scène ! J’aime aller à la rencontre de mon public.
Qu’est-ce qui t’as donné envie de faire de la scène ? C’est Laurent Baffie qui a été le déclencheur ?
Laurent est un grand ami, c’est quelqu’un que j’aime profondément. Au début de cette folle aventure, il m’a effectivement beaucoup soutenu. Donc oui, laurent Baffie a joué un rôle essentiel dans ce projet !
Art, musique, comédie, théâtre : on te décrit comme un touche-à-tout : qu’est-ce que tu rêverais d’accomplir que tu n’as pas encore fait ?
Il est parfois compliqué en France d’être un « touche-à-tout », on aime bien mettre les gens dans des cases. Je me sens libre de faire ce que j’aime et j’ai un million d’idées chaque jour et de nouveaux projets que j’ai envie de porter et de développer ! Je me considère comme très chanceux de pouvoir faire tout ce que j’aime, c’est très épanouissant ! Même si je crois que je serai toujours un éternel insatisfait… ( Rires )
Au début de ta carrière, tu n’as pas toujours été bien accueilli dans le monde de l’art. L’intelligentsia parisienne et le milieu de l’art t’ont ostracisé, estimant peut-être que tu étais trop populaire. Certains artistes te qualifient même d’escroc. C’est de la jalousie ? Ça t’a touché ou tu t’en fiches ?
Le monde de l’art contemporain est un milieu très compliqué qui s’adresse qu’à une élite. Mes débuts dans l’art ont été très violents. Ce mode de fonctionnement va à l’encontre de ma façon de penser, ma façon d’être ! J’aime cette étiquette d’artiste populaire, cette étiquette de touche-à-tout. Ma plus grande fierté est de pouvoir populariser mon art et de le rendre accessible au plus grand nombre. J’ai toujours cherché à apporter d’apporter l’art où il n’existe pas.
Tu étais promoteur immobilier, et tu t’es lancé subitement dans l’art. Quel a été le déclic ?
J’ai toujours été attiré par la pop culture. Tout petit, à l’âge de 4 ans, je m’amusais déjà à créer des petits animaux en terre cuite pour offrir à mes maîtresses. En grandissant, j’ai fini par prendre la voie de la sécurité en choisissant un travail plus stable avant de l’abandonner pour me lancer quelques années plus tard dans l’art !
Tu es très prisé de footballeurs. Qui sont les footeux les plus friands de tes œuvres ?
Je crois que je tiens cette réputation car je suis très impliqué dans la Fondation du PSG et que chaque année, il y a bataille pour remporter mon Wild Kong et récolter un maximum de fonds pour aider les enfants et les jeunes en difficulté.
Certaines de tes œuvres ont été vendues très chères, d’autres, les petits modèles, sont plus abordables. L’art doit être accessible à tous selon toi ?
À travers mes projets, j’aime venir challenger les codes d’un marché qui se veut élitiste. Mon but est d’affirmer cette vision de l’art et la partager ainsi avec le plus grand nombre. C’est une vision globale, c’est valable aussi pour mes sculptures que l’on trouve dans mes galeries et que j’aime exposer à ciel ouvert !
L’une de tes œuvres la plus emblématique est le Kong. D’où t’es venu cette idée ?
À l’école, quand les autres petits garçons jouaient à la bagarre, je préférais créer de petits animaux en terre cuite. Je n’avais que 4 ans quand mon professeur a appelé une télévision locale pour venir découvrir mes petites sculptures. C’est évidemment la figure emblématique de King Kong qui m’a inspiré cette œuvre. Le Kong est pour moi la parfaite allégorie entre bête féroce et tendresse.
Avant que tu ne sois connu, on te disait : « Tu es nobody, personne ne te financera ». Ça t’a découragé ou au contraire plus motivé ?
Même s’il y a eu des moments très violents, je n’ai jamais perdu de vu mes objectifs, ceux de toujours avancer, me frayer mon chemin et surtout, de ne pas trop écouter les autres !
Tu as eu l’âme artistique très jeune. C’est ton enfance difficile, et notamment la violence de ton père, qui t’a fait plonger dans la créativité ?
Mes créations sont une réflexion sur l’instinct animal et la nature humaine. J’ai toujours été attiré par les animaux sauvages. J’aime aussi m’inspirer du quotidien pour créer en permanence des nouveautés. J’ai une vision plutôt mainstream, un œil assez populaire, je crois que j’aime ce que la plupart des gens aiment aussi.
Tu as vendu des œuvres plusieurs millions d’euros. Que fais-tu de ton argent ?
J’essaye un maximum de m’impliquer dans des causes caritatives, notamment pour les enfants. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. J’aime partager et apporter du soutien comme je peux. J’investis aussi beaucoup dans le développement de toutes mes activités !
Tu pourrais arrêter de travailler et te la couler douce. Tu y penses, ou alors rester inactif est absolument impensable pour toi ?
Impossible ! J’ai du mal à partir en vacances, à breaker. En réalité, j’ai du mal à profiter de l’instant présent.
Tu es plutôt discret sur ta vie privée. Tu n’aimes pas t’exposer ?
Ma vie privée est très simple, pas besoin de s’y attarder. Je passe beaucoup de temps avec mes équipes, à travailler, à développer. Le reste du temps, je suis avec ma famille et mes enfants !
Quel rapport as-tu avec la célébrité ? Tu aimes qu’on parle de toi sur des sites people, qu’on te reconnaisse dans la rue ?
La célébrité ne me dérange pas, j’aime échanger avec les personnes qui me suivent. Je suis plutôt à l’aise avec ça. J’ai besoin du contact humain en permanence, je me nourris beaucoup des rencontres que je fais, des personnes qui m’écrivent sur les réseaux sociaux au quotidien. C’est grâce à tous ces gens que j’en suis la aujourd’hui !
Quelle serait l’ultime consécration pour toi ?
Alors là….
Et qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De pouvoir continuer à faire ce que j’aime !
Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)