Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel : un vote sous tension au Parlement

Entrevue 1

L’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, sera auditionné ce mercredi 19 février par les commissions des Lois de l’Assemblée nationale et du Sénat pour défendre sa candidature à la présidence du Conseil constitutionnel. Proposé par Emmanuel Macron pour succéder à Laurent Fabius, ce proche du chef de l’État fait face à une opposition croissante, notamment de la part des Républicains et des parlementaires de gauche.

Le vote, qui se déroulera à bulletin secret, nécessiterait une opposition des trois cinquièmes des voix exprimées pour bloquer la nomination de Richard Ferrand. Une situation rare au Parlement, mais qui prend de l’ampleur avec le rejet unanime annoncé par les députés LR et la position incertaine de certains sénateurs du même groupe. De son côté, la gauche a clairement affiché son hostilité, dénonçant une nomination perçue comme une continuité du pouvoir exécutif sur une institution censée garantir l’indépendance constitutionnelle.

Le Rassemblement national, bien que critique sur le principe de nommer des politiques au Conseil constitutionnel, n’a pas encore tranché sa position. Leurs 16 députés siégeant en commission des Lois devraient décider après l’audition de Richard Ferrand. À l’inverse, la majorité présidentielle espère rallier suffisamment de parlementaires pour éviter un rejet embarrassant pour Emmanuel Macron.

En cas d’échec de la nomination de Richard Ferrand, l’intérim serait assuré par Alain Juppé, doyen des membres du Conseil constitutionnel, en attendant qu’un nouveau candidat soit proposé. Deux autres nominations doivent également être examinées ce mercredi : celle du sénateur LR Philippe Bas et de la députée MoDem Laurence Vichnievsky, dont les destins semblent moins incertains.

Ce vote pourrait devenir un test politique majeur pour l’exécutif. Un rejet de Richard Ferrand marquerait un revers significatif pour Emmanuel Macron et relancerait le débat sur l’indépendance du Conseil constitutionnel face aux nominations politiques.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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