Lors du procès de Nicolas Sarkozy sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, une révélation inédite a retenu l’attention. Jean-Luc Sibiude, ancien ambassadeur en Libye, a évoqué une rencontre privée entre Sarkozy et Kadhafi en octobre 2005 à Tripoli. Ce tête-à-tête, organisé dans une tente bédouine emblématique, aurait échappé à l’agenda officiel et n’avait jamais été abordé par la défense jusqu’à présent.
Selon le diplomate, cette rencontre aurait eu lieu lors de la visite de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et déjà candidat non déclaré à l’élection présidentielle de 2007. Sibiude souligne que cette visite était « très attendue » par les autorités libyennes, qui percevaient Sarkozy comme un futur président potentiel. Ce moment-clé soulève aujourd’hui des interrogations sur la nature et les enjeux de cette réunion informelle.
Le tribunal cherche à comprendre si ce rendez-vous privé aurait pu servir à sceller un « pacte de corruption » entre le candidat français et le régime de Kadhafi. En effet, cette entrevue, décrite comme non prévue initialement, pourrait être une pièce importante pour l’accusation, qui suspecte des flux financiers libyens en faveur de la campagne de Sarkozy.
L’ancien président, décrit comme tendu lors de l’audience, n’a pas eu l’occasion de s’exprimer à ce sujet. Cependant, il a toujours nié en bloc les accusations de financement illicite, affirmant que ses relations avec Kadhafi étaient purement protocolaires.
Cette révélation d’un tête-à-tête inattendu remet en question la stratégie de défense de Sarkozy et pourrait alimenter les débats au tribunal dans les jours à venir. La justice doit désormais déterminer si cette réunion privée pourrait corroborer les allégations de financement libyen.
L’affaire reste sensible, et la défense s’efforce de relativiser l’importance de cette révélation, affirmant qu’aucune preuve tangible ne relie cette rencontre à un quelconque transfert de fonds. Mais pour l’accusation, ce moment-clé pourrait être un tournant dans le procès.