Le mirage de la réforme perpétuelle vient de se fracasser contre le mur implacable des chiffres. Une étude explosive vient de dynamiter le dogme ressassé depuis des décennies : non, repousser l’âge de départ à la retraite ne sauvera pas le système. Même en condamnant les Français à s’échiner jusqu’à 66 ans, le déficit reviendrait, tel un fantôme tenace, hanter les comptes sociaux dès 2040. Une révélation qui jette une lumière crue sur l’absurdité d’un débat où l’on demande aux citoyens de sacrifier leurs dernières années de bonne santé sur l’autel d’une solution qui n’en est pas une.
Les chiffres sont implacables et démentent la rhétorique gouvernementale. Commandée par le Medef lui-même – ce qui exclut tout soupçon de complaisance envers les syndicats – l’étude conjointe de la Direction de la Sécurité sociale et de la CNAV dessine un avenir sans issue par la seule voie de l’âge légal. Passer à 65 ans ? Le système replongerait dans le rouge dès 2032, avec un gouffre abyssal de 24,3 milliards d’euros en 2045. Pousser jusqu’à 66 ans ? Un simple sursis jusqu’en 2040, avant de sombrer à nouveau dans un déficit de 7,6 milliards. Chaque année arrachée aux travailleurs ne fait que repousser l’inéluctable, comme un malade qui prendrait des antidouleurs en ignorant la tumeur qui le ronge.
Le tabou des cotisations : quand le patronat préfère vos années de vie à ses euros
Cette étude vient conforter ce que les syndicats martèlent depuis des années : l’obsession de l’âge légal relève plus de l’idéologie que de la rationalité économique. La véritable solution, celle qui permettrait un équilibre pérenne, reste l’augmentation des cotisations. Mais voilà le mot tabou, celui qui fait frémir le Medef et ses alliés. Car dans cette bataille des retraites, le choix est simple mais jamais clairement exposé : soit les Français travaillent plus longtemps pour un résultat temporaire, soit ils cotisent davantage pour une solution durable. Entre votre temps de vie et l’argent des entreprises, le patronat a déjà choisi. Pendant ce temps, les négociations s’éternisent, aussi interminables que vaines. Car comment trouver un compromis quand l’une des parties refuse d’envisager la seule solution viable ? À ce rythme, les discussions sur les retraites pourraient bien être les seules à ne jamais prendre leur retraite.