Lors du classico de Ligue 1 entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, disputé ce dimanche 27 octobre 2024 au stade Vélodrome, l’atmosphère en tribunes a été marquée par des tensions. À la mi-temps, les supporters marseillais du Commando Ultras, l’un des principaux groupes du Virage Sud, ont déployé une banderole visant directement le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le message affiché, « Retailleau soutien N.1 de la Manif pour tous. Et c’est nous les homophobes ? », faisait référence aux prises de position du ministre en faveur de la « Manif pour tous », mouvement opposé au mariage pour les couples homosexuels.
La banderole est apparue dans un contexte de débat sur l’homophobie dans les stades. Bruno Retailleau avait récemment pris des engagements pour lutter contre les chants homophobes et racistes, annonçant, lors d’une réunion avec les instances du football français, la possibilité d’interrompre les matchs en cas de tels incidents. Cette annonce faisait suite aux chants homophobes entendus le 19 octobre au Parc des Princes, lors de la rencontre PSG-Strasbourg, où des supporters parisiens avaient scandé des slogans homophobes visant l’OM.
Le déploiement de la banderole au Vélodrome a été accompagné de nouveaux chants homophobes, bien que leur durée ait été brève. La présence de ce type de manifestation pose la question de l’efficacité des mesures prévues par les autorités pour lutter contre l’homophobie dans le milieu sportif.
En 2016, Bruno Retailleau, alors sénateur, avait participé à un rassemblement organisé par la « Manif pour tous », mouvement qui s’était fermement opposé à la légalisation du mariage pour tous en France. Cette affiliation passée a été rappelée par les supporters marseillais pour critiquer l’attitude du ministre, perçue par certains comme incohérente à l’égard des mesures anti-homophobie annoncées.
Ce nouvel épisode relance le débat sur la gestion de l’homophobie dans le sport et l’efficacité des sanctions potentielles, alors que les chants discriminatoires restent un problème récurrent dans les stades français. Les autorités devront désormais déterminer si les interruptions de matchs, envisagées en cas d’incidents, seront mises en œuvre pour envoyer un signal fort contre les comportements discriminatoires.