Une ancienne élève du prestigieux lycée Stanislas, à Paris, témoigne pour la première fois dans l’émission Complément d’enquête sur France 2. Pauline (prénom modifié), élève brillante ayant passé neuf ans au sein de cet établissement catholique privé, a été renvoyée en 2022 après avoir porté un pull à rayures multicolores, jugé par la direction comme un signe de militantisme LGBT.
Selon Pauline, cet épisode n’est que la partie visible de l’iceberg. Elle affirme avoir été harcelée à plusieurs reprises pour des raisons liées à son orientation sexuelle présumée, évoquant un climat homophobe au sein de l’établissement. Elle raconte notamment qu’un membre du personnel éducatif lui aurait un jour ordonné de se lever alors qu’elle était assise sur les genoux d’une amie, lui déclarant que « les gens allaient penser qu’elle était lesbienne, et que c’était une maladie. »
Le point culminant de cette série d’événements est survenu lorsque Pauline a porté un pull multicolore, assimilé par l’administration à un symbole LGBT. Un mail d’un préfet de l’établissement, mentionné dans le rapport des inspecteurs de l’Éducation nationale, demandait à Pauline de ne plus porter ce vêtement car il pouvait « offenser certains camarades. » Malgré un excellent bulletin et un prix d’excellence, ses parents ont été convoqués par la direction, qui leur a annoncé son renvoi immédiat. La raison invoquée : Pauline ne correspondait plus à « l’esprit de Stanislas » et aurait été « toxique » envers ses camarades.
Suite à cette décision, Pauline a porté plainte pour discrimination contre trois responsables de l’établissement, dont le directeur de l’époque. Deux associations de défense des droits LGBT ont également engagé des poursuites. Malgré les témoignages recueillis par Complément d’enquête, l’inspection de l’Éducation nationale, qui avait déjà enquêté sur des accusations similaires en 2022, n’a pas jugé les faits d’homophobie suffisamment établis pour saisir le procureur de la République. La direction de Stanislas récuse fermement ces accusations.
Cependant, Complément d’enquête a recueilli plusieurs témoignages d’anciens élèves confirmant le climat homophobe régnant au sein de l’établissement. Ces élèves rapportent des propos injurieux répétés et des discussions sur les thérapies de conversion, pratiques pourtant interdites par la loi française depuis 2022.