Rentrée politique : un bloc centriste se forme au Conseil de Paris avec un cap sur 2026

09 septembre, 2024 / Entrevue

Alors que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris se terminent, une nouvelle phase politique commence avec en ligne de mire les élections municipales de 2026. Le groupe centriste, sous la bannière « MoDem et Indépendants », se constitue progressivement pour renforcer sa position et préparer l’alternance.

Un nouveau bloc central en construction

Un mois avant le prochain Conseil de Paris, le groupe MoDem, présidé par Maud Gatel, se renforce par l’arrivée de plusieurs figures influentes. Parmi elles, Delphine Bürkli, maire du IXe arrondissement, Alexis Govciyan, président de la 8e commission du Conseil, et Hanna Sebbah, ancienne tête de liste dans le XVIe arrondissement. Ces personnalités rejoignent un « bloc central » visant à rassembler les différentes composantes du centre parisien, notamment le MoDem, Renaissance et Horizons.

Maud Gatel souligne l’importance de ce regroupement pour porter un projet d’alternance. « Nous posons les premières pierres de l’alternance », déclare Delphine Bürkli, insistant sur la nécessité de changer une équipe municipale en place depuis près de 25 ans.

L’objectif est de constituer une force politique capable de peser dans les débats à venir, notamment face à une droite parisienne divisée en plusieurs groupes distincts comme « Union Capitale », « Changer Paris » ou encore « Demain Paris ! » de Francis Szpiner. « Nous nous sommes dit qu’il était temps de se rassembler, alors que la droite se divise », déclarent Gatel et Bürkli.

Les enjeux pour Paris : climat et finances publiques

Les élus centristes entendent s’attaquer aux grands défis de la capitale, notamment la question de l’adaptation au changement climatique. Ils critiquent l’approche actuelle de la mairie de Paris, affirmant que la ville n’est pas encore prête pour relever ces défis. Delphine Bürkli est reconnue pour avoir fait du IXe arrondissement un modèle en matière de végétalisation et d’écologie urbaine, et le groupe espère tirer profit de cette expérience pour promouvoir une politique plus ambitieuse à l’échelle parisienne.

Sur le plan des finances publiques, Gatel tire la sonnette d’alarme face à la gestion budgétaire actuelle. Elle critique la dépendance de Paris aux recettes immobilières et à la taxe de séjour, deux sources de revenus en baisse. Le groupe propose une refonte des priorités financières pour répondre aux nouveaux paradigmes économiques et sociaux de la ville.

Le projet d’alternance pour 2026

Avec la fin des JO, les élus du MoDem et Indépendants veulent tourner la page olympique et se concentrer sur les enjeux quotidiens des Parisiens. Leur stratégie est de proposer un projet politique fondé sur la réconciliation des intérêts locaux : cyclistes et piétons, commerçants et riverains, tout en améliorant la qualité des transports publics, en particulier leur accessibilité.

Le bloc central espère ainsi attirer d’autres élus de poids pour élargir encore sa base, avec un appel du pied lancé notamment à Pierre-Yves Bournazel, conseiller du groupe « Union Capitale ». « La porte est toujours ouverte », affirme Maud Gatel, laissant entrevoir des possibles alliances futures dans la perspective de 2026.

Paris s’engage donc dans une rentrée politique intense, où la recomposition du centre pourrait bien jouer un rôle clé dans l’échiquier politique de la capitale.