Le paysage politique français s’agite à nouveau au sein de la majorité présidentielle. Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, a récemment annoncé sa candidature pour la présidence du parti Renaissance, un poste convoité par Gabriel Attal, actuel président du groupe à l’Assemblée nationale. Cette annonce, survenue dans un entretien au Parisien, marque le début d’une confrontation qui pourrait profondément reconfigurer l’avenir du mouvement macroniste, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2027.
Depuis son départ de Matignon, Élisabeth Borne s’est montrée discrète, mais a patiemment préparé son retour sur le devant de la scène politique. Sa déclaration inattendue s’inscrit dans une stratégie visant à prendre l’avantage sur Gabriel Attal, jeune et ambitieux, qui ne cache pas ses intentions pour la direction du parti. Les statuts de Renaissance imposent la tenue d’un congrès avant le 30 novembre pour élire le prochain secrétaire général. Cependant, les détails du scrutin restent flous, laissant une large marge de manœuvre aux candidats pour influencer le processus.
Borne a souligné qu’il n’est pas courant de cumuler la présidence d’un groupe parlementaire et la direction d’un parti, visant ainsi à écarter Attal de la course. En réponse, ce dernier a fait valoir en privé qu’aucune règle ne l’empêchait de briguer les deux postes simultanément, prenant exemple sur Stéphane Séjourné, qui a cumulé ces rôles par le passé. La rivalité entre Borne et Attal n’est pas nouvelle, et leur relation s’est dégradée depuis qu’Attal a remplacé Borne à Matignon.
Pour contrer la popularité d’Attal au sein du parti, Borne s’efforce de rassembler une coalition d’opposants à sa ligne, incluant notamment Gérald Darmanin. Cette alliance pourrait s’avérer cruciale pour l’ancienne Première ministre, qui bénéficie également du soutien d’Aurore Bergé et de Clément Beaune. Ces soutiens mettent en avant son expérience et sa capacité à unir différentes tendances au sein du parti.
La montée en puissance de Gabriel Attal, vu par certains comme une figure polarisante, suscite des inquiétudes chez plusieurs cadres de Renaissance. Alors qu’Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027, la bataille pour le contrôle du parti prend une importance particulière, car elle pourrait déterminer le prochain candidat à l’Élysée. Borne, consciente de cet enjeu, a rappelé que le parti ne doit pas devenir une simple « écurie présidentielle », mais plutôt un lieu de réflexion et de mobilisation militante.
L’issue de cette confrontation demeure incertaine. Bien qu’Attal jouisse d’une grande popularité, notamment chez les jeunes militants, Borne pourrait profiter de son image de femme politique expérimentée, capable de rassembler au-delà des clivages internes. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir de Renaissance et, par extension, pour le camp macroniste.