Rejet de la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier

Entrevue 1

Ce mardi 8 octobre 2024, la première motion de censure déposée contre le gouvernement de Michel Barnier a été rejetée par l’Assemblée nationale. Portée par les députés du Nouveau Front Populaire (NFP), cette motion visait à dénoncer la légitimité de l’exécutif, jugé comme une « négation du résultat des dernières élections législatives ». Cependant, elle n’a recueilli que 197 voix sur les 289 nécessaires à son adoption.

Malgré le soutien de certains députés du groupe Libertés et Territoires (LIOT) et des non-inscrits, la motion n’a pas réussi à rallier les voix du Rassemblement national, qui avait décidé de ne pas s’y associer. Ce choix a scellé l’issue du vote. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, avait lui-même reconnu le faible suspense de cette tentative de censure, lors de son intervention sur France 2 plus tôt dans la journée.

Les débats dans l’Hémicycle ont été marqués par des échanges tendus. Olivier Faure, prenant la parole depuis la tribune, a dénoncé un « déni démocratique », reprochant au Premier ministre sa prise de fonction malgré des résultats électoraux défavorables. « Jamais Monsieur le Premier ministre, vous n’auriez dû vous tenir devant moi », a-t-il déclaré. Michel Barnier, en réponse, a pointé la précipitation de cette démarche, soulignant que le Parti socialiste avait annoncé son intention de censurer le gouvernement avant même le début des travaux parlementaires.

Laurent Wauquiez et l’appel à la responsabilité

Laurent Wauquiez, chef de file du groupe La Droite républicaine, a pris la défense du gouvernement Barnier en appelant à l’« esprit de responsabilité ». Il a accusé la gauche de chercher à bloquer le pays politiquement, arguant que « les Français ne veulent pas de votre extrémisme ». Ce discours a vivement provoqué les députés de La France insoumise, toujours à la pointe des critiques contre l’exécutif.

Le Rassemblement national hésitant, mais critique

Du côté du Rassemblement national, le député Guillaume Bigot a exprimé la frustration de son groupe, qui, selon ses propres termes, « brûlait de voter la censure ». Néanmoins, il a justifié l’abstention du RN en critiquant le texte proposé par le NFP, qu’il a qualifié avec scepticisme et ironie. Ce choix d’abstention a contribué à assurer la survie du gouvernement.

Des menaces à peine voilées dans l’opposition de droite

Enfin, Charles Alloncle, membre du groupe UDR présidé par Éric Ciotti, a averti que le gouvernement Barnier ne pourrait échapper à une motion de censure que s’il veillait à ne pas franchir certaines « lignes rouges ». Bien que cette première tentative ait échoué, la menace d’une future censure reste présente, notamment si le gouvernement venait à adopter des mesures qui heurteraient davantage certains groupes parlementaires.

Ainsi, malgré les tensions et les invectives, Michel Barnier et son gouvernement sortent victorieux de cette première épreuve parlementaire, mais le climat politique demeure tendu.

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