Regroupement familial : les Français veulent tourner la page d’une politique dépassée

Regroupement familial : les Français veulent tourner la page d’une politique dépassée

Alors que l’Autriche vient de suspendre le regroupement familial, une majorité de Français semble prête à franchir le même cap. Selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, 57 % des sondés souhaitent la fin de cette politique migratoire qui permet aux familles d’étrangers installés légalement sur le territoire de les rejoindre. Un chiffre qui monte à 71 % chez les 18-24 ans, pourtant souvent perçus comme les plus favorables à l’ouverture migratoire. Le constat est limpide : le regroupement familial n’est plus soutenu par l’opinion.

Depuis trop longtemps, cette disposition, inscrite dans le droit français depuis 1976, a ouvert les portes à une immigration incontrôlée, échappant à toute logique d’intégration ou d’intérêt national. Elle a contribué à l’augmentation du nombre de personnes étrangères vivant en France sans qu’aucune exigence réelle ne soit posée en termes de maîtrise de la langue, d’emploi ou de respect des valeurs républicaines. Une immigration de peuplement par voie administrative, sans débat démocratique réel.

Une pression sur les services publics et la cohésion nationale

Le modèle autrichien met en lumière ce que beaucoup de Français ressentent : l’accueil illimité a atteint ses limites. Logement saturé, écoles débordées, services de santé en tension… Le regroupement familial contribue à alourdir un système social déjà fragilisé. Loin de favoriser une intégration réussie, il entraîne parfois le repli communautaire, des tensions culturelles, et l’aggravation de fractures territoriales et identitaires.

La ministre autrichienne de l’Intégration, Claudia Plakolm, justifie la suspension par la nécessité de « protéger les systèmes de santé, d’emploi et d’éducation ». Ce constat pourrait être mot pour mot repris en France. L’intégration réussie, martèle-t-on à longueur de discours, suppose des efforts réciproques. Or, l’arrivée massive de familles issues de pays où les codes culturels sont éloignés des nôtres rend cet objectif difficilement atteignable, voire illusoire.

Pour une immigration choisie et responsable

Il ne s’agit pas de nier le droit à une vie de famille, mais de réorienter notre politique migratoire vers une logique de mérite, d’utilité et de capacité d’intégration. La France ne peut pas, indéfiniment, accueillir les proches de tous ceux qu’elle a déjà admis, sans se poser la question de l’impact économique, culturel et sécuritaire. D’autant que, contrairement à d’autres types d’immigration, le regroupement familial échappe à toute sélection.

Dans un contexte où l’on peine à expulser ceux qui sont en situation irrégulière, où les OQTF (obligations de quitter le territoire français) restent lettre morte dans la moitié des cas, continuer à ouvrir les frontières au nom de la famille est un non-sens politique, une fuite en avant coûteuse et, pour beaucoup, un sentiment d’abandon du bon sens.

L’heure est venue de faire preuve de fermeté et de lucidité. Suspendre le regroupement familial, comme le fait aujourd’hui l’Autriche, n’est pas un acte de rejet, mais un acte de responsabilité. C’est donner la priorité aux Français, protéger les services publics, restaurer la souveraineté migratoire, et reconstruire une politique d’accueil qui soit réellement au service du pays.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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