Refroidissement des relations Franco-Algérienne : L’Algérie retire son ambassadeur à Paris

Le 30 juillet, l’Algérie a annoncé le retrait immédiat de son ambassadeur en France, marquant une nouvelle étape dans la détérioration des relations entre les deux pays. Cette décision intervient après que le président français Emmanuel Macron a exprimé son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental, un territoire disputé et revendiqué par le Front Polisario soutenu par l’Algérie.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa désapprobation face à la position française, qualifiant l’appui de Macron au plan marocain de “bafouage de la légalité internationale”. L’Algérie considère cette déclaration comme un soutien explicite à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui constitue un pas inédit pour un gouvernement français. Le communiqué publié par l’agence officielle APS critique sévèrement cette prise de position, estimant qu’elle va à l’encontre des efforts déployés par les Nations Unies pour organiser un référendum d’autodétermination dans la région, prévu depuis le cessez-le-feu de 1991 mais jamais réalisé.

Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est un territoire riche en ressources halieutiques et en phosphates. Il est majoritairement contrôlé par le Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Le soutien français au plan d’autonomie marocain, considéré par Macron comme “la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée”, a été perçu comme un alignement clair sur la position marocaine.

Le retrait de l’ambassadeur algérien, remplacé par un chargé d’affaires, reflète la gravité de la réaction d’Alger. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, alors que d’autres pays, tels que les États-Unis et Israël, ont déjà reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cette reconnaissance internationale croissante du plan d’autonomie marocain contraste avec la position de l’Algérie et du Front Polisario, qui voient cette démarche comme une légitimation de l’occupation du territoire.

Le communiqué algérien dénonce également la légèreté avec laquelle la France aurait pris cette décision, sans mesurer les conséquences potentielles sur la stabilité régionale et les relations bilatérales. Le Front Polisario, de son côté, a critiqué la France pour son soutien à ce qu’il qualifie d’“occupation violente et illégale” du Sahara occidental.

Cette crise diplomatique pourrait marquer un tournant dans les relations franco-algériennes, déjà marquées par des tensions historiques et des désaccords politiques profonds. La position française, désormais clairement alignée avec celle du Maroc, risque de compliquer davantage la recherche d’une solution pacifique et consensuelle au conflit du Sahara occidental.