L’Assemblée nationale a décidé de repousser l’examen de la réforme du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, initialement prévu ce mercredi 12 mars. La commission des Lois ne se penchera finalement sur le texte que le 2 avril, tandis que son passage dans l’hémicycle, prévu pour le 20 mars, est décalé à la semaine du 7 avril.
Ce report s’explique notamment par la publication tardive d’amendements substantiels du rapporteur Jean-Paul Mattei (MoDem), qui n’ont pas laissé suffisamment de temps aux membres de la commission pour les analyser. La députée Perrine Goulet (MoDem) a par ailleurs souligné la nécessité de mieux réfléchir à l’application de la réforme, notamment dans la métropole de Lyon où elle aurait instauré trois scrutins distincts sur des périmètres différents, compliquant la compréhension du système électoral.
En parallèle, l’examen imminent de la proposition de loi sur la lutte contre le narcotrafic, prévu le 17 mars, a réduit le temps disponible en séance pour ce texte controversé. Malgré ce report, le député Sylvain Maillard, auteur de la réforme, espère toujours une application dès les municipales de 2026, bien que certains élus jugent préférable de la reporter aux élections suivantes.
La réforme vise à remplacer l’actuel mode de scrutin des conseillers municipaux, élus par arrondissement ou secteur, par une circonscription unique. Cette mesure est censée éviter qu’un maire puisse être élu avec une minorité de voix, un phénomène observé dans certains arrondissements-clés. Cependant, elle rencontre une vive opposition, y compris au sein de la majorité présidentielle. Anne Hidalgo et Grégory Doucet dénoncent un « tripatouillage électoral », tandis que Rachida Dati défend une réforme garantissant un scrutin plus équitable avec le principe « un Parisien, un bulletin de vote ».
Alors que l’échéance électorale approche, les tensions restent vives entre partisans et opposants de cette réforme, dont l’avenir au Parlement demeure incertain.