Le président du Medef, Patrick Martin, a exprimé son désaveu concernant l’abattement fiscal pour frais professionnels dont bénéficient les retraités, qu’il considère comme « contre-nature » et « aberrant ». Sur BFMTV/RMC, il a souligné que cette exonération fiscale, qui coûte environ 4,5 milliards d’euros par an, permet aux retraités de déduire 10 % de leurs revenus, jusqu’à 4 000 euros. En supprimant cet avantage, certains retraités verraient leurs impôts augmenter, tandis que d’autres, actuellement non imposables, deviendraient assujettis à l’impôt sur le revenu.
Patrick Martin a également abordé la question de la CSG, la contribution sociale généralisée, qui est appliquée à un taux réduit sur les pensions de retraite par rapport aux salaires et aux revenus du patrimoine. Il a remis en cause cette différence de traitement, estimant qu’il n’y a pas de justification pour que les retraités bénéficient de taux réduits. Selon lui, cela fait partie des « dispositifs à remettre en cause » dans un contexte où la pression fiscale sur les entreprises et les salariés est déjà très forte.
Le président du Medef a également pris position contre toute révision de la réforme des retraites de 2023, qui a relevé l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Il a averti que le moment n’est pas opportun pour revenir sur cette réforme, soulignant que celle-ci est essentielle pour l’équilibre financier du pays. La réforme représente une part importante du PIB et son impact est crucial dans un contexte de dettes publiques sous surveillance internationale.
En parallèle, Patrick Martin a dénoncé un « niveau de dépenses sociales insupportable » en France, pointant particulièrement les coûts liés à certaines mesures de gratuité, comme pour les médicaments et les transports publics. Il estime que ces pratiques déresponsabilisent une grande partie de la population et alourdissent la charge sur les entreprises et les contribuables.
Enfin, le président du Medef a exprimé son opposition à un retour à la réforme des retraites par points, qu’il jugeait « intellectuellement séduisante » mais « opérationnellement inefficace ». Il a rappelé que la situation économique et financière du pays a changé depuis 2018 et que toute tentative de relancer une réforme de ce type pourrait échouer, exposant la France à des sanctions financières.