Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), a réaffirmé qu’il refusait toute « suspension » ou « abrogation » de la réforme des retraites, malgré les demandes répétées d’une partie de la gauche. Il considère que participer à un éventuel gouvernement ne doit pas signifier un renoncement sur ce point essentiel.
Pour justifier cette position, Gérard Larcher s’appuie sur les estimations de l’Assurance retraite, qui évaluent le coût d’une abrogation à 3,4 milliards d’euros dès 2025 et à près de 16 milliards d’euros à l’horizon 2032. De son côté, le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, plaide pour un gel de six mois, estimé entre 2 et 3 milliards d’euros, qui pourrait être financé via le fonds de réserve pour les retraites.
Alors que le premier ministre François Bayrou doit préciser mardi les orientations de son gouvernement, Gérard Larcher dit attendre « une ligne, un cap et des engagements », notamment sur le contrôle des dépenses publiques et l’absence de nouvelles hausses d’impôts. Il souhaite en particulier poursuivre la réduction du déficit et la simplification de l’administration, citant des agences comme l’Ademe.
Sur la question de la proportionnelle, le président du Sénat se déclare peu favorable mais consent à ouvrir le débat dans certains départements, sous réserve de conserver un « lien fort » entre les députés et leurs territoires. Il juge également important de laisser aux parlementaires la possibilité d’exercer un mandat local en parallèle, « maire par exemple ».
Ce dernier point illustre la volonté de Gérard Larcher de ne pas exclure des ajustements institutionnels, tout en maintenant sa fermeté sur la réforme des retraites, priorité qu’il juge non négociable pour la majorité sénatoriale.
