Le nouveau président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, n’a pas mâché ses mots. En appelant à la création d’une « commission » d’entrepreneurs pour réduire drastiquement les dépenses publiques, il envoie un message clair : l’heure est venue de rompre avec les méthodes bureaucratiques pour laisser place à l’efficacité du secteur privé.
Dans une interview au Journal du Dimanche, Reza-Tofighi n’a pas hésité à s’inspirer d’Elon Musk, désigné par Donald Trump à la tête du Department of Government Efficiency (DOGE) aux États-Unis. Ce dernier a entamé des coupes budgétaires sans précédent, n’épargnant ni l’aide humanitaire ni les agences fédérales. « Je ne suis pas particulièrement fan des États-Unis, mais ils ont compris une chose : mettre un entrepreneur à la tête d’un plan de réduction des dépenses n’est pas idiot », a souligné le président de la CPME, estimant que la France pourrait tirer parti de ce modèle.
La « méthode française » contre les excès bureaucratiques
Amir Reza-Tofighi refuse néanmoins une simple imitation de la méthode Musk. Il prône une « French solution », adaptée au contexte national, capable de réduire les dépenses publiques sans sacrifier la qualité des services. « Si l’on veut vraiment changer la donne, il faut une commission indépendante, composée d’entrepreneurs, qui puisse proposer un plan réaliste et efficace pour réformer les finances publiques », a-t-il insisté.
Ce plaidoyer intervient alors que le gouvernement de François Bayrou cherche à ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre environ 6 % en 2024. Le budget adopté récemment prévoit des coupes significatives dans plusieurs ministères, mais ces efforts restent, aux yeux de la CPME, insuffisants et mal orientés.
Un budget étouffant pour les entreprises
Amir Reza-Tofighi s’est montré particulièrement critique envers le projet de taxation des acteurs économiques. « De nombreuses mesures vont toucher les petites entreprises, comme la hausse des charges, le versement mobilité ou encore la baisse du crédit d’impôt innovation », a-t-il dénoncé. Il craint que ce « mauvais budget » n’entraîne une fuite des entreprises françaises vers l’étranger et n’accélère les fermetures d’entreprises.
Selon lui, les petites et moyennes entreprises, déjà fragilisées par des coûts élevés et une perte de compétitivité, pourraient subir de plein fouet les décisions du gouvernement. « À force d’accumuler les obstacles fiscaux et réglementaires, nous risquons de perdre encore plus de parts de marché et d’assister à un véritable effondrement de notre tissu entrepreneurial », alerte-t-il.
Le message du président de la CPME est limpide : il est urgent de briser la spirale de la dépense publique et de restaurer la souveraineté économique du pays en donnant aux entrepreneurs la possibilité d’agir. Une solution audacieuse que le pouvoir politique aurait tout intérêt à entendre, avant qu’il ne soit trop tard.