Réduire la dette publique : un impératif partagé par toutes les forces politiques, selon Pierre Moscovici

Entrevue 1

Dans un entretien aux Echos, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a insisté sur la nécessité impérieuse de réduire la dette publique française, un impératif qu’il estime partagé par toutes les forces politiques. Dans un rapport détaillé présenté ce lundi, les magistrats financiers de la Cour des comptes dressent un bilan alarmant des finances publiques, soulignant les incertitudes politiques post-législatives.

Un enjeu d’intérêt général

Pierre Moscovici affirme que réduire la dette est une obligation ardente, transcendant les clivages politiques. “Ce n’est ni de gauche ni de droite : c’est d’intérêt général !” a-t-il déclaré. Il a souligné que, quel que soit le prochain gouvernement, il devra s’attaquer à cette situation critique. La dette publique, actuellement de 3 100 milliards d’euros, pourrait atteindre 3 600 milliards d’euros en 2027, ce qui obligerait la France à payer 80 milliards d’euros par an pour la rembourser, entravant ainsi les marges de manœuvre pour financer l’éducation, la justice, la sécurité et la transition écologique.

Trois voies pour réduire le déficit

Rejetant l’idée de l’austérité et d’une augmentation massive des prélèvements obligatoires, Moscovici préconise trois façons de réduire le déficit : stimuler la croissance, ajuster la fiscalité avec prudence, et maîtriser les dépenses publiques. Il souligne la nécessité de cibler les dépenses les moins efficaces, celles qui génèrent le moins de croissance. Moscovici appelle également à un partage équitable des efforts entre l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale.

La transition écologique comme priorité

Pour financer la transition écologique, Moscovici propose une taxation carbone, accompagnée de subventions pour les plus fragiles afin d’éviter une crise sociale similaire à celle des Gilets jaunes. “La transition écologique est vitale et incontournable,” a-t-il insisté.

En conclusion, Pierre Moscovici exhorte à une solution politique qui intègre une réponse claire à la situation des finances publiques, soulignant que la dette publique n’est pas une question de position politique, mais un impératif national.

Thumbnail