Les marchés asiatiques ont connu une baisse jeudi, à l’exception de la Chine, après que le président américain Donald Trump a annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % sur les voitures importées.
Trump a expliqué que cette mesure vise à renforcer la fabrication aux États-Unis. Cependant, ses répercussions seront complexes, car les constructeurs automobiles américains et les usines étrangères implantées aux États-Unis dépendent largement des importations de composants automobiles, selon l’agence Associated Press.
L’indice japonais Nikkei 225 a chuté de 1 %, atteignant 37 662,36 points, avec une forte baisse des actions des constructeurs automobiles japonais. Toyota Motor a reculé de 3,2 %, Honda Motor de 2,8 %, et Nissan a perdu 2,6 % de sa valeur. Mazda Motor a connu une baisse marquée de 6,5 %, tandis que Subaru a reculé d’environ 6 % et Mitsubishi Motors de 4 %.
Face à cette situation, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a tenté de persuader Trump d’exempter le Japon de ces taxes élevées, déclarant aux journalistes : « Nous demandons avec insistance que ces mesures ne s’appliquent pas au Japon. » Interrogé sur les options disponibles, il a répondu : « Toutes les possibilités sont naturellement à l’étude. »
De son côté, Evan Espinoza, qui prendra ses fonctions de PDG de Nissan Motor le 1ᵉʳ avril, a indiqué que l’entreprise envisage plusieurs scénarios pour faire face à ces nouvelles conditions, soulignant que les décisions de Trump restent encore floues.
En Corée du Sud, l’indice Kospi a chuté de 1 %, atteignant 2 616,95 points, avec un impact direct sur les constructeurs automobiles coréens. Hyundai Motor a perdu 4,3 %, tandis que Kia a reculé de 3,9 %.
Des marchés chinois plus stables
Dans la grande Chine, les marchés ont montré plus de stabilité. L’indice Hang Seng de Hong Kong a progressé de 1 % pour atteindre 23 711,97 points, tandis que l’indice composite de Shanghai a enregistré un léger gain de 0,3 % à 3 379,19 points. Cette résilience s’explique par le fait que les constructeurs automobiles chinois continuent leur expansion mondiale, sauf aux États-Unis, réduisant ainsi l’impact direct des tarifs douaniers.
En revanche, l’indice Taiex taïwanais a reculé de 1,5 %, et l’indice S&P/ASX 200 australien a perdu 0,6 %, clôturant à 7 951,50 points.
Impact des tarifs douaniers sur les marchés américains
Wall Street a enregistré un net recul. L’indice S&P 500 a baissé de 1,1 %, atteignant 5 712,20 points, mettant fin à une période de stabilité. Le Dow Jones a perdu ses gains matinaux de 230 points pour finalement chuter de 132 points (0,3 %) et clôturer à 42 454,79 points.
L’indice Nasdaq Composite a subi une forte baisse de 2 %, atteignant 17 889,01 points, marquant ainsi sa plus forte baisse de l’année. Cette chute a été alimentée par la faiblesse des grandes entreprises technologiques.
Les « Sept Grands » – les géants technologiques ayant dominé le marché ces dernières années grâce à l’essor de l’intelligence artificielle – ont été au cœur de cette vague de ventes massives, entraînant une correction du S&P 500, qui a perdu plus de 10 % par rapport à son pic de 2023.
- Nvidia a chuté de 6 %, portant ses pertes annuelles à 15,5 %, ce qui en fait l’un des titres ayant le plus pesé sur le S&P 500.
- Super Micro Computer, spécialisée dans les serveurs d’IA, a plongé de 8,9 %.
- Tesla a reculé de 5,6 %, en raison des inquiétudes liées à l’impact des controverses politiques autour de son PDG Elon Musk sur ses ventes. Sa baisse cumulée pour 2025 atteint désormais 32,6 %.
Le secteur automobile américain sous pression
Les actions des constructeurs automobiles américains ont également souffert après l’annonce des nouveaux droits de douane :
- General Motors a reculé de 3,1 %.
- Ford Motor a affiché des variations, oscillant entre gains et pertes, avant de clôturer en légère hausse de 0,1 %.
Malgré ces tensions, l’économie américaine et le marché de l’emploi restent solides, bien que les entreprises et les consommateurs se montrent plus prudents. Les dernières données économiques ont révélé une croissance inattendue des commandes d’équipements industriels, alors que les économistes anticipaient un ralentissement. Cependant, certains indicateurs suggèrent un fléchissement des investissements, les entreprises préférant attendre l’impact réel des tarifs douaniers avant de prendre des décisions majeures.