Reconquête : mais que vont devenir Eric Zemmour et Sarah Knafo ?

21 juillet, 2024 / Entrevue

Les récentes semaines ont été mouvementées pour Éric Zemmour et son parti, Reconquête. Sarah Knafo a été envoyée au Parlement européen, tandis que quatre cadres principaux ont été exclus pour « trahison ». De plus, le parti n’a obtenu aucun siège lors des législatives. Comment envisager l’avenir de Reconquête après ces crises successives ?

Un échec électoral douloureux

Lors des législatives, Reconquête a subi une sévère défaite. En 2022, le parti avait obtenu 4,24 % des voix au premier tour des législatives, mais en 2024, ce chiffre a chuté en dessous de 1 %. Pourtant, Éric Zemmour a tenté de rassurer ses partisans en leur demandant de ne pas désespérer et de ne pas baisser les bras.

Une brève lueur d’espoir aux européennes

Les élections européennes du 9 juin dernier ont apporté un bref soulagement, avec 5,4 % des voix et l’envoi de cinq députés au Parlement européen. Cependant, cette victoire a été de courte durée. Le lendemain, le parti a été secoué par des crises : échec des pourparlers avec le Rassemblement National, exclusion de quatre eurodéputés dont Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu. Ces événements ont réduit le bureau exécutif du parti à Éric Zemmour, Sarah Knafo et Stanislas Rigault, président du mouvement jeune Génération Zemmour.

Résilience et détermination

Malgré ces revers, Samuel Lafont, responsable de la stratégie numérique et des levées de fonds du parti, reste optimiste. Il compare la situation à un match de football ou un champ de bataille où il faut se relever après chaque chute. Il affirme que Reconquête est un parti résilient et bien implanté, déterminé à continuer de se battre pour chaque élection.

Un autre cadre du parti, souhaitant rester anonyme, estime que les 0,7 % obtenus lors des législatives ne reflètent pas la réalité. Selon lui, la base du parti reste solide et les difficultés rencontrées renforcent leur détermination. Il souligne également que le parti a enregistré 900 nouvelles adhésions après les événements du 9 juin.

Une structure flexible et innovante

Pour les membres restants, la taille réduite du parti est perçue comme un avantage, permettant plus d’agilité et de prise de risques. Avec une représentation au Parlement européen, Éric Zemmour continue de viser une victoire idéologique globale, peu importent les moyens nécessaires pour l’atteindre.

Samuel Lafont met en avant la structure du parti et son maillage territorial, affirmant que le système est bien ficelé et que la plateforme fonctionne efficacement. Il insiste sur l’importance de l’innovation et de l’utilisation de l’intelligence artificielle, notamment sur les réseaux sociaux, pour maintenir la présence du parti en dehors des années électorales.

Finances saines et nouveaux projets

Malgré les déconvenues, les finances du parti sont stables, grâce au remboursement intégral de l’élection présidentielle, à l’allègement de la masse salariale, à l’arrivée de nouveaux adhérents et à la stabilité des donateurs. Reconquête prévoit de se concentrer sur la formation des cadres locaux et la promotion de nouvelles figures au sein du parti. Éric Zemmour doit poursuivre son travail de transmission, et le parti doit continuer à innover pour se renouveler constamment.

Reconquête n’a pas encore signé son arrêt de mort et peut compter sur la motivation de ses troupes pour surmonter les crises et continuer à se battre pour ses idéaux.