Rassemblement National : une percée électorale entachée de défaites

Entrevue 1

Le Rassemblement National (RN) a fait une percée significative lors des dernières législatives anticipées, remportant plus de 125 sièges à l’Assemblée nationale, ce qui marque une avancée notable avec une quarantaine de nouveaux sièges par rapport à 2022. Marine Le Pen, leader du RN, a de quoi se réjouir malgré la défaite lors de la présidentielle du 7 juillet. Cette progression a permis au RN de former le premier groupe parlementaire, surpassant le groupe présidentiel Ensemble pour la République et les mélenchonistes.

Cependant, tout n’est pas rose pour le parti. Sur les presque 90 députés élus lors de la vague de 2022, seulement 81 ont réussi à se faire réélire. Sept députés sortants ont perdu leur siège, ce qui représente près de 10 % du groupe précédent, un chiffre qui fait réfléchir certains cadres du RN qui espéraient une implantation plus solide. Anne-Sophie Frigout, par exemple, a perdu sa circonscription de la Marne lors d’une élection partielle, et Nicolas Dupont-Aignan, souverainiste de Debout La France, a été défait dans son fief de l’Essonne après près de 27 ans de règne.

Les profils des députés RN non réélus sont variés. Grégoire de Fournas, ancien député de la Gironde, est l’un des plus connus. Il avait déclenché une polémique en 2022 avec un commentaire controversé sur les migrants. Malgré une amélioration de son score au premier tour, il a perdu d’un demi-point contre une candidate PS moins clivante. Pierrick Berteloot, jeune député du Nord, avait provoqué des tensions internes en ne mentionnant pas son affiliation au RN dans sa biographie Twitter. Il conteste désormais sa défaite devant le Conseil constitutionnel.

D’autres députés sortants, comme Mathilde Paris dans le Loiret, Francis Cabrolier dans le Tarn, et Annick Cousin dans le Lot-et-Garonne, ont également échoué à reconquérir leur siège. Annick Cousin attribue sa défaite à la candidature de Jérôme Cahuzac et à un manque de maillage territorial du RN. Catherine Jaouen, dans le Vaucluse, et Victor Catteau, dans le Nord, ont également perdu face à des adversaires de gauche et du camp Macron, respectivement.

Malgré ces revers, certains membres du RN restent optimistes. Victor Catteau, par exemple, voit sa progression sur plusieurs années comme un signe de succès potentiel lors de futures élections. Ces résultats mitigés montrent que le RN continue de s’imposer sur la scène nationale, mais soulignent également les défis qui subsistent pour le parti.

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