Raphaël Enthoven poursuivi par La France insoumise pour « injure publique »

24 juillet, 2024 / Entrevue

L’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven est cité à comparaître devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris pour « injure publique ». La France insoumise (LFI) a déposé plainte après qu’Enthoven a qualifié le parti de « détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite » sur le réseau social X (anciennement Twitter). Enthoven avait également qualifié LFI de « club de déficients ».

L’avocat de Raphaël Enthoven, Me Richard Malka, célèbre pour sa défense de Charlie Hebdo et fervent défenseur de la liberté d’expression, se réjouit de cette confrontation judiciaire. « S’ils veulent un procès sur leur positionnement antisémite, nous serons ravis d’y participer et de décortiquer tout cela », a-t-il déclaré.

LFI estime que les propos d’Enthoven constituent une attaque gratuite et une atteinte à l’image du parti, visant à le discréditer dans l’opinion publique. Le parti réclame 10 000 euros de dommages et intérêts.

Les propos d’Enthoven avaient été publiés suite à l’agression de Raphaël Glucksmann, candidat aux élections européennes, lors du défilé du 1er mai à Saint-Étienne. Glucksmann avait été victime de jets de peinture et d’insultes, ce qu’il attribue à une campagne de haine orchestrée par LFI.

Me Malka accuse LFI de vouloir museler la liberté d’expression et impose un déni de réalité. Enthoven, quant à lui, affirme pouvoir prouver toutes ses accusations. Il considère ses propos comme des constats vérifiables et non des insultes.

« LFI me reproche de les traiter de cons, mais ce n’est pas une insulte, c’est une explication », déclare Enthoven. Il se dit prêt à utiliser ce procès pour dénoncer ce qu’il qualifie de rhétorique antisémite de LFI et leurs méthodes intimidantes.

Enthoven reçoit quotidiennement des milliers d’injures de la part des partisans de LFI. « Il y a une convergence d’intention entre les trolls qui m’insultent et les édiles de LFI qui me discréditent par la voie légale », conclut-il, déterminé à se défendre et à utiliser cette tribune pour s’exprimer librement.