Pour la troisième fois en moins d’un an, Rachida Dati conserve son poste de ministre de la Culture dans le gouvernement dirigé par François Bayrou. Initialement nommée en janvier 2024 par Emmanuel Macron, cette figure emblématique de la droite et maire du 7ᵉ arrondissement de Paris a su s’imposer malgré un contexte politique tendu et des restrictions budgétaires. Son maintien à la tête du ministère lui permet également de rester sous les projecteurs en vue des élections municipales de 2026, où elle ambitionne de succéder à Anne Hidalgo à la mairie de Paris.
Rachida Dati peut se targuer d’un bilan mitigé mais marqué par plusieurs actions clés. Lors de la préparation du budget 2025, elle a obtenu une rallonge de 300 millions d’euros dédiée à la préservation du patrimoine, répondant ainsi à l’urgence soulignée par de nombreux acteurs du secteur. Cependant, les crédits destinés au spectacle vivant, restés au même niveau qu’en 2024, peinent à répondre à une crise profonde amplifiée par les coupes budgétaires des collectivités locales. Comme l’a rapporté une tribune publiée par Télérama, les associations du spectacle vivant ont tiré la sonnette d’alarme, dénonçant des financements insuffisants pour préserver l’écosystème artistique local.
Sur le front de l’audiovisuel public, Dati a réussi à pérenniser son financement grâce à une part fixe de la TVA, malgré une baisse effective d’environ 100 millions d’euros par rapport aux prévisions initiales. Ces ajustements budgétaires témoignent des défis auxquels elle a été confrontée, tout en évitant des réformes majeures et potentiellement polémiques, comme la fusion des entités audiovisuelles publiques, désormais repoussées. Par ailleurs, son revirement opportuniste sur le pass Culture, qu’elle souhaite désormais réformer pour le rendre plus équitable, a suscité des réactions contrastées, cette mesure restant un symbole fort des politiques culturelles récentes.
Alors qu’elle reste au cœur de l’actualité parisienne, Rachida Dati continue de défendre des projets locaux emblématiques comme la sauvegarde du Pavillon des Sources de Marie Curie ou encore la réouverture de Notre-Dame. Avec son maintien Rue de Valois, la ministre conserve une position stratégique pour préparer son offensive politique à Paris, tout en naviguant dans un environnement marqué par des critiques et des enquêtes judiciaires, notamment dans l’affaire Carlos Ghosn, où elle est sous la menace d’un procès pour corruption et trafic d’influence.