La ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est exprimée dans une interview accordée au Journal du Dimanche sur la fermeture controversée de C8 et NRJ 12, ainsi que sur les révélations concernant l’Arcom. Si elle rappelle le cadre légal de cette décision, elle n’hésite pas à exprimer sa vigilance face aux accusations de pressions politiques qui auraient pesé sur l’instance de régulation.
Interrogée sur la suppression de C8 et NRJ 12, Rachida Dati souligne d’emblée que l’Arcom est une autorité indépendante, dont les missions ont été définies par le Parlement. Elle rappelle que la décision de ne pas renouveler les fréquences des deux chaînes a suivi un processus long et encadré, avant d’être validée par le Conseil d’État. Toutefois, elle laisse entendre qu’un débat politique pourrait s’ouvrir sur le sujet : « Si une majorité de responsables politiques jugent ces règles injustes, il leur revient de les modifier », précise-t-elle.
La ministre s’est également exprimée sur les révélations du JDD, selon lesquelles certains membres de l’Arcom auraient affirmé en interne avoir « fait leur boulot » en éliminant Cyril Hanouna de l’audiovisuel. Dati se montre ferme : si ces propos sont avérés, ils constitueraient une « faute déontologique grave ». Elle annonce son intention d’en discuter avec le président de l’Arcom pour obtenir des clarifications et faire toute la lumière sur cette affaire.
Alors que certains élus plaident pour la suppression pure et simple de l’Arcom, la ministre défend le principe d’une autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel, rappelant que sa création en 1982 visait précisément à éviter toute ingérence politique directe dans le secteur des médias. Elle reconnaît néanmoins que le paysage audiovisuel a profondément changé et que des réflexions peuvent être menées sur son rôle et ses méthodes de fonctionnement.
La fermeture de C8 et NRJ 12 entraîne la suppression de plusieurs centaines d’emplois, un aspect sur lequel Dati se montre préoccupée : « Je pense à la secrétaire, à la maquilleuse, à tous les techniciens qui perdent leur emploi », souligne-t-elle. Elle promet de suivre avec attention le volet social de cette affaire.
Enfin, la ministre admet que cette décision prive un large public d’un média qu’il appréciait : « J’ai une pensée pour tous ces téléspectateurs qui considèrent qu’on les prive injustement d’une chaîne. » Une manière de reconnaître l’impact symbolique et populaire de cette fermeture, tout en réaffirmant la nécessité de respecter les règles du secteur audiovisuel.