Dans une interview accordée au Parisien, Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris et ministre de la Culture, a annoncé son intention de faire classer la tour Eiffel au titre des monuments historiques, en dépit de l’opposition d’Anne Hidalgo. De retour à la tête du groupe d’opposition « Changer Paris », elle marque clairement ses priorités à l’approche du Conseil de Paris, qui commence ce mardi.
Critiquant la gestion de la capitale par la gauche, Dati accuse Anne Hidalgo d’avoir « confisqué Paris aux Parisiens » et de mener une politique autoritaire. Elle promet de « rendre la ville à ses habitants », tout en défendant des mesures pour améliorer la vie quotidienne, notamment sur les questions de sécurité et de mobilité.
Le classement de la tour Eiffel : un enjeu patrimonial et politique
La tour Eiffel, actuellement inscrite au titre des monuments historiques, n’est pas classée, et Dati souhaite changer cela. Elle considère le classement comme essentiel pour mieux protéger ce symbole de Paris. Toutefois, elle déplore l’opposition de la maire de Paris à ce projet, qu’elle juge « incompréhensible ». Selon elle, cette opposition pourrait être motivée par des différends personnels : « Il est à craindre qu’elle en fasse une affaire personnelle vis-à-vis de moi », a-t-elle confié au Parisien. Si Anne Hidalgo persiste dans son refus, Dati affirme qu’elle passera outre et procédera à un « classement d’office ».
Sécurité et piétonnisation : des divergences profondes
Rachida Dati critique également le projet de piétonnisation des abords de la tour Eiffel, qu’elle qualifie de « démagogique » et nuisible à la sécurité. Elle accuse la mairie de ne pas avoir consulté les habitants et d’avoir ainsi aggravé la situation sécuritaire dans ces zones, notamment avec une augmentation des actes de délinquance.
Bien qu’elle ait salué la réussite des Jeux olympiques, Dati déplore que l’euphorie ait été de courte durée. Selon elle, Paris est rapidement retombée dans ses travers, marquée par la saleté et l’insécurité, une situation qui contraste avec la « parenthèse enchantée » des JO.
Le réaménagement de la place de la Concorde sous surveillance
En tant que ministre de la Culture, Dati surveille également de près le projet de réaménagement de la place de la Concorde. Bien qu’elle ait reçu l’aval de la Commission nationale du patrimoine, elle insiste sur l’importance de respecter les recommandations et de ne pas négliger les aspects archéologiques et les questions de mobilité.