Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin, en visite en Martinique, a déclaré jeudi 14 mars que le gouvernement envisage « plusieurs scénarios » de réforme institutionnelle devant des élus et professionnels martiniquais. En mai 2022, les présidents des exécutifs de Guadeloupe, de la Réunion, de Mayotte, de la Martinique, de Saint-Martin et de la Guyane ont lancé un appel à Fort-de-France. Ils réclament « un changement profond de politique » d’aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté, et des solutions aux problématiques spécifiques aux Français d’outre-mer, pouvant aller jusqu’à une réforme constitutionnelle.
« Le président de la République m’a chargé de vous dire qu’il vous donne rendez-vous dans les prochains temps pour évoquer l’agenda d’une possible réforme», a assuré Gérald Darmanin à l’Assemblée de Martinique, à Fort-de-France. Le président de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy a questionné le ministre sur la proposition qui consiste «soit à l’ajout d’un article 73-1 dans la Constitution, soit par l’ajout d’un article spécifique Martinique», votée par des élus locaux en novembre 2023. «Ce sont plusieurs scénarios que nous regardons avec sérieux et avec écoute», a répondu celui qui est également ministre des Outre-mer, précisant qu’il ne s’agirait pas de «réformes par idéologie pour elles-mêmes, mais pour servir un projet».
Les élus martiniquais espèrent profiter de l’indispensable réforme constitutionnelle en Nouvelle-Calédonie à la suite à l’accord de Nouméa de 1998 modifiant les dispositions de la Constitution relatives aux autres territoires d’outre-mer. « Il n’a jamais été question de sortir la Martinique de la République », a précisé Serge Letchimy, ajoutant que « le droit à l’égalité n’est pas l’ennemi du droit à la différence ».