Qu’attendre des vœux de Macron ? Un Président affaibli face à un peuple invaincu

Entrevue 1

La France s’apprête, une fois de plus, à écouter le Président de la République prononcer ses vœux du Nouvel An, ce mardi soir. Mais cette année, l’allocution d’Emmanuel Macron promet d’avoir une saveur bien particulière : il ne s’exprimera plus en chef d’orchestre, mais en « garant » d’institutions qu’il ne contrôle plus totalement depuis la dissolution ratée de l’Assemblée nationale. En clair, il veut jouer au « Président qui préside » et non plus à celui qui gouverne. Ce simple changement de posture en dit long sur l’état de confusion politique dans lequel notre pays se débat depuis des mois.

Car oui, 2024 fut synonyme de tourmente pour le président : dissolution surprise au printemps, majorité balayée aux législatives anticipées, échec de Matignon sous la houlette de Michel Barnier, puis interminables tractations avant la nomination de François Bayrou… qui se retrouve déjà sous la menace d’une motion de censure. Une année de cacophonie dont la facture pèse lourd aujourd’hui sur l’équilibre budgétaire et sur la confiance de nos concitoyens. Difficile de le nier : l’autorité présidentielle, déjà malmenée, ne s’est pas renforcée ces derniers mois.

Un génie français qui résiste aux vents contraires

Pourtant, soyons clairs : le génie français demeure. Notre peuple a toujours su puiser dans ses racines et sa culture une force capable de déplacer des montagnes, même quand la classe politique vacille. L’achèvement de la reconstruction de Notre-Dame – joyau de notre patrimoine – en témoigne : en quelques années seulement, l’élan de solidarité et la fierté nationale ont permis de redonner vie à ce symbole de la chrétienté, prouvant au monde entier que, derrière les bisbilles à Paris, la volonté populaire et le savoir-faire à la française n’ont pas pris une ride.

2024 fut également l’année des Jeux olympiques de Paris, où, malgré nos divisions internes, nos athlètes ont hissé bien haut les couleurs du drapeau tricolore. Après les protestations et les scepticismes, la France a brillé sur la scène internationale. C’est la preuve que lorsque nous nous rassemblons pour de grandes causes, nous sommes capables d’excellence. Il faut le dire et le redire : notre pays ne se résume pas à ses querelles politiciennes. Il a un avenir, un destin, et il garde au fond de lui cette flamme impérissable qui l’a fait rayonner à travers les siècles.

Le dilemme d’un Président en retrait

Mais si le génie français semble immortel, Emmanuel Macron, lui, aborde cette fin d’année en position délicate. Coincé dans un rôle d’arbitre, il a perdu sa majorité, son aura et, pour beaucoup, une partie de sa crédibilité. Son discours de ce soir ne devrait donc guère dépasser l’énoncé de quelques grands principes pour 2025 : place de la France dans le monde, soutien à l’Ukraine, reconstruction de Mayotte, sécurité intérieure… Rien, a priori, de suffisamment concret pour rassurer un pays en proie au doute et à la lassitude face aux crises à répétition (économiques, budgétaires, agricoles, institutionnelles).

Les Français doivent s’attendre à un message d’optimisme – Emmanuel Macron reviendra sans doute sur la réussite des JO et sur la renaissance de Notre-Dame pour illustrer son appel à l’unité. Il promettra, comme chaque année, le redressement et l’espoir. Mais en coulisses, la bataille politique n’est pas terminée : le gouvernement Bayrou reste sur un siège éjectable. Au Parlement, la macronie navigue à vue, entre partis traditionnels et nouvelles offres qui se disputent les dépouilles d’une Assemblée fracturée.

Croire en la France avant tout

Dans ce climat incertain, nous n’avons d’autre choix que de nous raccrocher à ce qui fait l’âme même de la Nation : notre esprit de résistance, notre savoir-faire et notre souveraineté. L’expérience de 2024 a montré que, malgré les tergiversations du pouvoir, la volonté populaire peut accomplir de grandes choses. Nous sommes un peuple de bâtisseurs, prêt à redresser la tête dès que la cause est juste et mobilisatrice.

Alors ne baissons pas les bras : la dissolution ratée n’est que l’écume d’un système politique défaillant, et le déficit public l’inquiétante conséquence de politiques hasardeuses. Mais la France vaut mieux que ces impasses. Puisse 2025 être l’année où l’on passe du discours aux actes, et où l’on redonne à cette Nation, viscéralement attachée à sa liberté et à son indépendance, la place qui lui revient de droit.

Quant au chef de l’État, s’il veut renouer avec les Français, il devra prouver qu’il comprend et respecte l’aspiration profonde à une France souveraine et forte. À lui de trouver le ton, ce mardi soir, pour redonner un élan véritablement patriotique et réaffirmer, à travers son propre recul, la grandeur toujours vivante du pays qu’il représente. C’est une nécessité. L’Histoire ne retiendra que ceux qui ont cru, non pas en leur destin personnel, mais en la France éternelle.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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