Quatre journalistes inculpés de terrorisme après les troubles post-électoraux au Venezuela

Le Syndicat des travailleurs de la presse (SNTP) a annoncé mercredi l’inculpation de quatre journalistes pour « terrorisme » au Venezuela, dans un contexte de répression des manifestations survenues après l’élection présidentielle du 28 juillet. Le SNTP a fermement dénoncé l’utilisation abusive et arbitraire des lois antiterroristes contre les journalistes arrêtés durant ces troubles post-électoraux.

Parmi les inculpés figurent les photographes Yousner Alvarado (Barinas, ouest) et Deisy Pena (Miranda, centre), le caméraman Paul Leon (Trujillo, ouest), ainsi que le journaliste José Gregorio Carneiro. Tous ont été incarcérés, et le syndicat souligne que ces journalistes se sont vu refuser le droit à une défense privée.

Les manifestations qui ont éclaté après la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro, président sortant, ont entraîné la mort de 24 personnes, selon un bilan actualisé mardi par des organisations de défense des droits humains. Nicolas Maduro a, de son côté, annoncé la mort de deux membres de la garde nationale et l’arrestation de plus de 2.200 personnes. Parmi les personnes arrêtées figurent également des leaders de l’opposition, dont le journaliste Roland Carreno, militant du parti Voluntad Popular (VP).

Par ailleurs, le parquet vénézuélien a ouvert une enquête pénale contre Edmundo Gonzalez Urrutia, candidat de l’opposition, et Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition, suite à leur appel aux militaires à soutenir le peuple.

Le Conseil national électoral a confirmé vendredi la victoire de Nicolas Maduro avec 52 % des voix. Cependant, les procès-verbaux des bureaux de vote n’ont pas tous été rendus publics, le conseil affirmant avoir été victime d’un piratage informatique. L’opposition, quant à elle, soutient que ses propres documents, rejetés par le gouvernement, montrent qu’Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l’élection avec 67 % des suffrages.