Une tirade du président Emmanuel Macron, prononcée lors de ses vœux pour 2023, a récemment inspiré un sujet pour le concours de l’Institut national du service public (INSP), qui remplace l’ENA. Les candidats à ce prestigieux examen ont eu à réfléchir autour de la question : « Qui aurait pu prédire… ? Science, expertise et action publique », une formulation directement empruntée à une déclaration du chef de l’État.
Cette phrase, devenue célèbre, remonte au 31 décembre 2022, lorsque Emmanuel Macron avait déclaré lors de son allocution : « Qui aurait pu prédire la vague d’inflation déclenchée par la guerre en Ukraine ? Ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? ». À l’époque, cette remarque avait fait grand bruit, notamment parmi les scientifiques, qui avaient vivement réagi, dénonçant une méconnaissance des avertissements répétés sur les dangers du changement climatique.
Gonéri Le Cozannet, géologue et membre du GIEC, avait par exemple ironisé sur les réseaux sociaux, se moquant de l’idée que personne n’aurait pu anticiper la crise climatique, alors que cela faisait des décennies que les experts en parlaient. Cette réaction reflétait l’indignation générale des spécialistes face à une phrase jugée déconnectée des réalités scientifiques.
Face à cette levée de boucliers, Emmanuel Macron avait tenté de clarifier ses propos en assurant qu’il avait été mal interprété. Dans une vidéo publiée sur YouTube, il avait précisé qu’il ne voulait pas nier les avertissements des experts, mais plutôt souligner que la crise climatique s’était intensifiée plus rapidement que prévu. Malgré cette tentative d’explication, la phrase du président a continué à alimenter les débats et même à être sélectionnée pour le prix de l’humour politique, bien qu’elle n’ait pas remporté la distinction.
Aujourd’hui, cette « petite phrase » fait donc son chemin dans les cercles académiques et sert de point de départ à des réflexions plus larges sur la place de la science et de l’expertise dans l’élaboration des politiques publiques.
Hector M.