Prune Nourry redonne vie aux femmes victimes de violences à travers ses sculptures

Entrevue 1

Dans son exposition Vénus, présentée à la galerie Templon jusqu’au 1er mars 2025, Prune Nourry réinvente les célèbres Vénus préhistoriques pour rendre hommage aux femmes victimes de violences. Ce projet, né d’une collaboration avec la Maison des femmes de Saint-Denis, a vu huit participantes poser nues pour l’artiste, symbolisant un acte de reconstruction personnelle et collective. « Je sculptais avec l’abstraction des Vénus préhistoriques pour préserver leur anonymat tout en intégrant leurs histoires personnelles », a confié l’artiste au média Franceinfo.

L’atelier de Nourry, temporairement installé dans un ancien foyer de jeunes filles à Saint-Denis, a offert un espace sécurisant où ces femmes pouvaient surmonter les tabous culturels et personnels liés à leur corps. Pendant les séances, souvent décrites comme thérapeutiques, l’artiste a utilisé des structures métalliques recouvertes d’argile, illustrant un processus de reconstruction. À la fin de chaque séance de pose, beaucoup de femmes parlaient de ‘reconstruction’, a expliqué Prune Nourry. Ces sculptures portent ainsi les traces d’une expérience vécue ensemble, des empreintes indélébiles de reconstruction et de résilience.

Les sculptures de Prune Nourry, en terre cuite ou en bronze, sont accompagnées de socles en pisé qui symbolisent les strates du temps. Après leur passage à Paris, elles voyageront avant d’être exposées au musée Paul Éluard de Saint-Denis. En parallèle, Prune Nourry collabore avec l’architecte Kengo Kuma sur une installation de 108 Vénus suspendues dans la future gare de Saint-Denis-Pleyel.

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