C’était un verdict extrêmement attendu ! Huit accusés ont été jugées pour leur implication, à divers degrés, dans l’assassinat du professeur Samuel Paty en octobre 2020. Ce vendredi 20 décembre, la cour d’assises spéciale de Paris a prononcé des peines allant de un à seize ans de prison, soulignant la gravité exceptionnelle des faits.
Naïm Boudaoud, 22 ans, et Azim Epsirkhanov, 23 ans, amis d’Abdoullakh Anzorov, l’assassin radicalisé de 18 ans, ont été condamnés à des peines de 14 ans et 16 ans de prison, assorties d’une période de sûreté aux deux tiers. Azim Epsirkhanov a été jugé pour avoir aidé Anzorov à se procurer des armes, tandis que Naïm Boudaoud était accusé de l’avoir conduit aux abords du collège de Conflans-Sainte-Honorine le jour du drame. Les deux accusés ont cependant nié avoir eu connaissance des intentions criminelles de leur ami.
Bien que la cour n’ait pas retenu l’accusation initiale de complicité d’assassinat terroriste, elle a requalifié les faits en “association de malfaiteurs terroriste criminelle”, contrairement à la défense qui plaidait pour une simple association de malfaiteurs de droit commun, passible de dix ans de prison.
Quatre autres accusés, considérés comme des acteurs de la “jihadosphère” liée à Abdoullakh Anzorov, ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
• Yusuf Cinar, 22 ans, a écopé d’un an de prison ferme pour apologie publique du terrorisme.
• Priscilla Mangel, 36 ans, a été condamnée à 10 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de trois ans, incluant une obligation de travail et un suivi thérapeutique.
• Louqmane Ingar, 22 ans, a reçu une peine de trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire.
• Ismaël Gamaev, également 22 ans, a été condamné à cinq ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Les instigateurs condamnés à des peines lourdes
Brahim Chnina, père de la collégienne qui avait propagé de fausses informations sur Samuel Paty, a été condamné à 13 ans de prison. Les procureurs avaient requis 10 ans d’emprisonnement assortis d’une période de sûreté. Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, a quant à lui été condamné à 12 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté aux deux tiers et un suivi socio-judiciaire de huit ans.
