Procès Le Scouarnec : l’ex-chirurgien confronté à ses carnets pédocriminels

Entrevue 1

Le procès de Joël Le Scouarnec, accusé de viols et d’agressions sexuelles sur près de 300 patients mineurs, se poursuit ce mardi à Vannes avec l’examen de ses journaux intimes. Ces carnets, découverts en 2017 lors de son interpellation, recensent méthodiquement des décennies de crimes, consignant les noms, âges et parfois les adresses des victimes.

Lundi, l’ex-chirurgien de 74 ans a affirmé vouloir en finir avec le « mensonge » et assumer sa responsabilité. Mais ses déclarations oscillent entre aveux partiels et minimisation des faits, qualifiant certains de ses écrits de « fantasmes » ou d’« exagérations ». Face à l’ampleur de son dossier, ses justifications peinent à convaincre. L’une des victimes, Marie, doute de sa sincérité, tandis que Me Francesca Satta, avocate des parties civiles, fustige une « mascarade ».

Tout au long de l’audience, Le Scouarnec tente de dissocier ses multiples facettes : père, chirurgien et pédocriminel. « Il y avait deux personnes », dit-il, une manière de se déresponsabiliser qui suscite la colère des victimes. Son épouse, elle, affirme n’avoir jamais soupçonné ses actes durant plus de 20 ans de mariage.

Ce procès, qui doit durer jusqu’en juin, met en lumière l’inaction des institutions face à un prédateur qui sévissait en toute impunité dans plusieurs hôpitaux. Alors que la justice scrute ses carnets, l’affaire pose une question brûlante : combien d’autres ont su et se sont tus ?

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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