Ancien ministre de la Justice de 2020 à 2024, Éric Dupond-Moretti, désormais de retour sur les planches de théâtre, a livré ses impressions sur le procès de Mazan lors d’une interview accordée à France Inter, mercredi 18 décembre. Ce procès retient l’attention en raison de son ampleur et de la gravité des faits jugés. Le verdict est attendu pour ce jeudi 19 décembre dans la matinée.
Concernant le rôle de la victime, Gisèle Pelicot, Éric Dupond-Moretti salue son courage. « Je comprends le soutien et l’aide apportés à Gisèle Pelicot, car elle a permis un débat public nécessaire », a-t-il déclaré. Toutefois, il se montre plus réservé à propos des rassemblements organisés au sein du Palais de justice d’Avignon : « Je suis un peu plus circonspect en ce qui concerne ces manifestations. » Pour mémoire, ces mobilisations, qui se sont multipliées durant les nombreuses semaines qu’a duré le procès, se sont tenues à la fois à l’extérieur et à l’intérieur du tribunal.
Sur le fond, Éric Dupond-Moretti insiste sur l’importance de ce procès : « Il a permis de mettre en lumière une forme de viol encore trop peu médiatisée : la soumission chimique. Ce débat public sensibilise sur une facette méconnue du non-consentement », a-t-il affirmé avec conviction.
Les faits reprochés aux 51 accusés, pour lesquels des peines allant de quatre ans de prison à 20 ans de réclusion criminelle ont été requises, ont choqué par leur brutalité et leur organisation. Dominique Pelicot, principal accusé, a reconnu les faits. Lors de son ultime prise de parole, il a demandé pardon à sa famille et salué « le courage » de Gisèle Pelicot, qu’il avait droguée durant des années pour la violer et la livrer à des inconnus recrutés sur internet… Verdict attendu demain, jeudi.